Selon la deuxième estimation publiée jeudi par le département du Commerce, le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a progressé de 0,1% en rythme annuel entre octobre et décembre 2012, alors que le gouvernement américain avait annoncé une contraction de 0,1% en première estimation.

Ce rythme de croissance se situe néanmoins à son plus bas niveau depuis le premier trimestre 2011 et est considéré comme étant nettement insuffisant pour accélérer la baisse du taux de chômage.

Les économistes interrogés par Reuters s'attendaient à ce que le PIB du quatrième trimestre soit révisé à +0,5%.

Toutefois, cette faiblesse de la croissance s'explique en grande partie par un ralentissement de la reconstitution de stocks et par une chute des dépenses militaires. Ces facteurs devraient jouer en sens inverse pour le premier trimestre 2013.

Sans compter la composante volatile des stocks des entreprises, le PIB a crû de 1,7%, conformément aux attentes.

Les stocks ont coûté 1,55 point de pourcentage à la croissance du PIB, un peu plus qu'annoncé en première estimation, et les dépenses militaires ont plongé de 22%, ce qui a coûté, comme annoncé initialement, 1,28 point à la croissance.

Vers 16h30 GMT, Wall Street évoluait en légère hausse alors que le dollar progressait face à l'euro, la monnaie unique pâtissant de l'impasse politique en Italie.

CROISSANCE DU REVENU DES MÉNAGES

"Dans le détail, ces chiffres ne contredisent pas la perspective d'une croissance plus forte à l'avenir" souligne TD Securities dans une note à ses clients.

La consommation des ménages, qui représente environ 70% du PIB, a progressé de 2,1%, un rythme qui reste modéré et suggère une dynamique de croissance modeste en début d'année, alors que les ménages ont subi un resserrement fiscal important.

Toutefois, les chiffres des ventes de détail et du marché immobilier montrent que les hausses d'impôts mises en place en janvier n'ont pas beaucoup affecté les ménages, qui ont vu leurs revenus croître et commencé à réduire leur niveau d'endettement.

La plupart des économistes pensent que la croissance devrait s'accélérer sensiblement d'ici fin 2013, malgré la menace de coupes budgétaires automatiques imminentes, ce qui devrait freiner la croissance économique au premier semestre.

Quelques éléments positifs ressortent néanmoins de ce rapport. Les importations de produits étrangers ont baissé de 4,5%, ce qui a contribué à la révision en hausse du PIB.

De même, les exportations, n'ont pas diminué autant que prévu par le gouvernement en première estimation.

Les dépenses d'investissement ont aussi été revues en hausse, contribuant pour environ un point à la croissance.

Parallèlement, le département du Travail a annoncé une baisse plus forte que prévu des inscriptions hebdomadaires au chômage, à 344.000 contre 366.000 la semaine précédente, suggérant une accélération de la reprise du marché du travail.

Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten

par Jason Lange