ATLANTA, 8 janvier (Reuters) - Il est possible que la Réserve fédérale n'ait pas à relever les taux d'intérêt à trois reprises cette année car les pressions sur les prix sont modérées et en raison aussi d'une possible perte de confiance du public dans sa capacité à atteindre son objectif d'une inflation de 2%, a déclaré mundi Raphael Bostic, le président de la Fed d'Atlanta.

Bostic a dit qu'il continuait d'appuyer le principe d'un dénouement progressif de la politique ultra-accommodante de la banque centrale au vu d'une croissance économique qui, estime-t-il, pourrait atteindre 2,5% cette année aux Etats-Unis et d'un chômage qui reste bas sur la durée.

"Je tiens toutefois à souligner que cela n'implique pas forcément trois à quatre mouvements par an", dit-il dans un discours préparé pour le Rotary d'Atlanta, se détachant ainsi de ses collègues qui anticipent pour cette année en moyenne trois relèvement des taux, comme en 2017.

Des revalorisations salariales qui traînent et une inflation discrète sont deux motifs d'être prudent en matière de resserrement des conditions de crédit, argue-t-il.

Bostic ajoute que le taux d'intérêt dit "neutre", qui garderait l'inflation au niveau de l'objectif voulu et maintiendrait la croissance à son potentiel, a peut-être diminué pour se retrouver "proche de" 2%.

Dans ce cas, la Fed ne pourrait relever les taux qu'encore deux ou trois fois, par rapport à une fourchette de 1,25% à 1,50% fixée pour les Fed funds, avant que la politique monétaire ne constitue plus un stimulant à la croissance.

Dans la mesure où la Fed durcit également sa politique en réduisant son bilan chaque mois, elle se rapproche d'une "politique plus neutre" et elle ne doit pas l'oublier lorsqu'elle fixe les taux, observe Bostic.

(Howard Schneider, Wilfrid Exbrayat pour le service français)