(Actualisé Tout du long)

par Jeff Mason et Steve Holland

WASHINGTON, 23 mai (Reuters) - Donald Trump a déclaré mardi que la Maison blanche poursuivait les préparatifs en vue du sommet du 12 juin avec le numéro un nord-coréen Kim Jong-un à Singapour, mais qu'il était prêt à l'annuler ou à le reporter si certaines conditions n'étaient pas remplies.

Le président américain, qui s'adressait à la presse avant son entretien à la Maison blanche avec son homologue sud-coréen Moon Jae-in, a fait part de ses doutes quant à la tenue de ce sommet.

"Il y a une probabilité très élevée (...) que cela ne marche pas. Et ce n'est pas un problème", a-t-il dit.

"Peut-être que ça se fera plus tard. Mais il se peut que ça ne marche pas pour le 12 juin", a ajouté Trump, précisant qu'une décision serait prise "très bientôt" sur le maintien ou non de la date du 12 juin.

Donald Trump répliquait au brusque changement de ton de Pyongyang qui a donné à penser, la semaine dernière, que le sommet pourrait être annulé s'il devait tourner autour d'un "renoncement unilatéral au nucléaire".

Il n'était pas clair si le président américain souhaitait véritablement renoncer au sommet ou si ses propos avaient pour but de pousser la Corée du Nord à se présenter à la table des négociations.

Destinée à l'origine à affiner une stratégie commune en vue du sommet avec Kim Jong-un, la rencontre entre Trump et Moon s'apparentait davantage à une réunion de crise après que Pyongyang a menacé de renoncer à participer au sommet prévu le 12 juin à Singapour.

"Trump ne veut pas avoir l'air de vouloir ce sommet plus que Kim ne le veut", a estimé une experte du Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS).

"C'est malin de dire qu'il est prêt à repousser le sommet. Mais pour être crédible, le président doit vraiment être disposé à y renoncer, et je ne suis pas sûre qu'il le soit", a ajouté Bonnie Glaser.

"99,9%"

Donald Trump s'interroge en privé sur les intentions réelles de Kim Jong-un après le changement de ton de Pyongyang, ont dit des conseillers du président américain.

Moon Jae-in a rassuré Donald Trump sur la volonté de la Corée du Nord d'organiser un sommet, a déclaré aux journalistes un porte-parole du gouvernement sud-coréen.

Sarah Sanders, porte-parole de la Maison blanche, a annoncé que les préparatifs se poursuivaient et que les Etats-Unis seraient prêts si la Corée du Nord le souhaitait.

Des propos semblables ont ultérieurement été tenus par le secrétaire d'Etat Mike Pompeo qui a fait part de son optimisme sur les chances de tenue du sommet.

Moon Jae-in, désireux d'obtenir des avancées dans les relations Nord-Sud, pourrait s'être montré trop optimiste sur la volonté de Kim de négocier le démantèlement de son arsenal nucléaire, s'inquiètent en privé des représentants américains.

Il y une probabilité de "99,9%" que le sommet Trump-Kim ait lieu comme prévu, a dit avant son arrivée à Washington le conseiller à la sécurité nationale de Séoul.

Donald Trump a déjà prévenu par le passé que le sommet pourrait ne pas avoir lieu s'il pensait qu'un accord avec Pyongyang n'était pas possible.

Il a réitéré que la dénucléarisation de la Corée du Nord était une condition pour la tenue du sommet de juin.

"Il y a certaines conditions auxquelles nous tenons et si elles ne sont pas réunies, il n'y aura pas de sommet", a dit le président américain.

Avant d'être reçu par Donald Trump à la Maison blanche, Moon Jae-in a eu un entretien avec le secrétaire d'Etat, Mike Pompeo, ainsi qu'avec John Bolton, conseiller à la sécurité nationale, qu'il a exhortés à accélérer les préparatifs du sommet Trump-Kim. (Avec la contribution de David Brunnstrom, Matt Spetalnick, Doina Chiacu et Makini Brice, Eric Faye, Nicolas Delame et Jean Terzian pour le service français)