(Actualisé avec début de l'entretien, citations)

WASHINGTON/JERUSALEM, 5 mars (Reuters) - Donald Trump a dit envisager de se rendre en Israël pour l'inauguration de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, lundi à l'occasion de la venue de Benjamin Netanyahu à la Maison blanche.

Le président américain et le Premier ministre israélien devraient profiter de cet entretien pour présenter un front commun face à l'Iran mais aucune avancée n'était attendue sur le processus de paix israélo-palestinien.

"C'est une réunion de routine destinée à faire le point", a dit un responsable américain.

La décision de Donald Trump, annoncée début décembre, de transférer l'ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv à Jérusalem a fortement compliqué les relations de l'administration américaine avec les Palestiniens, qui ne reconnaissent plus Washington comme interlocuteur fiable dans les négociations.

L'ouverture de l'ambassade américaine à Jérusalem est prévue en mai. "Si je peux, je viendrai", a dit le président américain,

avec Netanyahu à ses côtés dans le bureau ovale. Il s'agirait de sa deuxième visite à Jérusalem depuis son investiture en janvier 2017.

Visé par plusieurs enquêtes judiciaires sur des affaires de corruption présumées qui pourraient menacer son avenir politique, Benjamin Netanyahu pourra profiter d'un relatif répit lors de sa visite de cinq jours aux Etats-Unis, alors que les nouvelles en provenance de son pays ne sont pas bonnes pour lui.

Nir Hefetz, ancien porte-parole du Premier ministre israélien, a signé un accord avec les enquêteurs pour être "témoin d'Etat" dans l'une de ces affaires pour corruption, a annoncé dans la matinée le ministère israélien de la Justice.

Au menu de l'entretien devrait figurer en bonne place le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump, contre l'avis de la Russie et des Européens, voulant amender, voire annuler l'accord international de 2015 qu'Israël a vivement dénoncé.

Le programme balistique de l'Iran et le soutien militaire de Téhéran au gouvernement syrien du président Bachar al Assad devraient également être largement abordés.

"CONFRONTATION AVEC L'IRAN"

"Si je devais dire ce qui est notre plus grand défi au Moyen-Orient pour nos deux pays, pour nos voisins arabes, il se résume en un mot: l'Iran", a martelé le Premier ministre israélien à Washington. "Il faut stopper l'Iran, c'est notre défi commun."

Selon un responsable israélien, Trump et Netanyahu pourraient notamment évoquer les moyens de surmonter la résistance des Européens à une modification de l'accord sur le nucléaire.

Les Israéliens accusent l'Iran de chercher à avoir une présence militaire permanente en Syrie, où la milice chiite libanaise Hezbollah, appuyée par Téhéran, apporte son soutien aux forces d'Assad.

Netanyahu a averti avant son départ pour les Etats-Unis qu'Israël pourrait intervenir directement contre l'Iran si les "agressions" de ce pays se poursuivent. Le mois dernier, un drone iranien est entré dans l'espace aérien israélien et un chasseur-bombardier de Tsahal a été abattu par la DCA alors qu'il menait des frappes en Syrie.

"Nous voulons savoir et nous devons savoir quelle sera la position américaine si nous entrons dans une confrontation plus large avec l'Iran", a déclaré Michael Oren, ancien ambassadeur d'Israël à Washington.

Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a demandé à l'Iran de retirer soldats et miliciens de Syrie, sans succès.

Donald Trump et Benjamin Netanyahu parleront aussi de la tentative de Jared Kushner, gendre et conseiller du président américain, de mettre au point une proposition de paix destinée à mettre fin au conflit entre Israéliens et Palestiniens.

Cet effort, selon Trump, pourrait conduire à "l'accord du siècle" mais n'a rien donné jusqu'ici, en raison notamment de la décision de transférer l'ambassade des Etats-Unis en Israël. (Matt Spetalnick et Jeffrey Heller; Guy Kerivel et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)