ISTANBUL (Reuters) - Les chefs de file de l'opposition en Turquie ont promis mardi d'obtenir l'annulation du verdict prononcé la veille contre le philanthrope Osman Kavala, condamné à la prison à perpétuité dans une affaire décrite par des avocats comme l'illustration que les tribunaux sont devenus un "instrument de vengeance" utilisé par le gouvernement Erdogan.

Osman Kavala a été condamné à une peine de prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle et sept autres suspects se sont vu infliger une peine d'emprisonnement de 18 ans pour des accusations selon lesquelles ils ont organisé et financé des manifestations nationales en 2013. Ils avaient été blanchis de ces accusations il y a deux ans.

Ce verdict est vu comme un symbole de la répression de l'opposition menée par le président Recep Tayyip Erdogan et du châtiment infligé, via le système judiciaire, à ceux considérés comme des adversaires du gouvernement.

Kemal Kilicdaroglu, chef de file du Parti républicain du peuple (CHP), a promis de rétablir la règle de droit si l'opposition venait à remporter les élections prévues en juin 2023.

"Dans ce procès fictif, Osman Kavala a été condamné à la prison à perpétuité dans une affaire pour laquelle il avait précédemment été acquitté", a-t-il dit lors d'un discours devant des membres du CHP.

"Nous allons combattre ceux qui placent la justice aux ordres de la politique (...) et tiennent notre population en otage en prison", a ajouté celui qui est considéré comme le vraisemblable rival d'Erdogan pour la présidence.

Des alliés occidentaux d'Ankara, des membres de l'opposition et des groupes de défense des droits accusent les tribunaux turcs d'être sous le contrôle du gouvernement. Recep Tayyip Erdogan et son parti assurent que les tribunaux sont indépendants.

(Rédigé par Ece Toksabay; version française Jean Terzian)

par Ali Kucukgocmen et Ece Toksabay