ISTANBUL (Reuters) - Un tribunal turc a ordonné la levée de l'assignation à résidence de la pop star Gülsen, cible des autorités de son pays pour avoir plaisanté sur les écoles religieuses, a déclaré lundi son avocat.

La chanteuse de 46 ans a été brièvement incarcérée le mois dernier à Istanbul pour incitation à la haine avant d'être assignée à résidence quatre jours plus tard.

Son arrestation avait fait suite à la publication d'une vidéo le 25 août dans les médias pro-gouvernementaux turcs la montrant en train de faire une blague sur l'éducation religieuse d'un de ses musiciens ("Il est pervers parce qu'il a fréquenté un lycée religieux") lors d'un concert en avril.

Cette incarcération avait suscité l'indignation de l'opposition, qui y voit des représailles pour le soutien de la chanteuse aux droits des LGBT et ses critiques à l'encontre du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan.

Le gouvernement turc affirme pour sa part que les tribunaux sont indépendants.

L'avocat de Gülsen, Emek Emre, a déclaré que le tribunal avait accepté un recours contre l'assignation à résidence de la chanteuse, ajoutant qu'il lui était toujours interdit de voyager à l'étranger.

Le président Erdogan a lui-même étudié dans l'un des premiers lycées Imam Hatip du pays, fondés par l'État pour former des personnels religieux musulmans.

(Reportage Yesim Dikmen ; rédigé par Ali Kucukgocmen ; version française Diana Mandiá)