par Jan Strupczewski

PRAGUE, 9 septembre (Reuters) - La Grèce, la Roumanie, la Pologne et la Lituanie demandent à la Commission européenne d'assouplir ses règles budgétaires afin de prendre en compte la nécessité de dépenses de Défense supplémentaires à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, selon un document commun consulté par Reuters.

Les ministres de l'Economie et des Finances de l'UE, réunis à Prague depuis vendredi, se pencheront samedi sur la question.

Le Pacte de stabilité et de croissance est assorti d’une clause de sauvegarde qui a été activée en mars 2020 pour faciliter une suspension des règles budgétaires face à la pandémie de COVID-19. Cette dérogation a été prolongée jusqu'à fin 2023 en raison des retombées économiques de la guerre en Ukraine.

Dans un document préparé pour la réunion de samedi, la Grèce, la Roumanie, la Pologne et la Lituanie affirment que la doctrine européenne, conçue pour limiter les emprunts publics et préserver la valeur de l'euro, doit désormais intégrer les menaces pour la souveraineté et l'intégrité territoriale des pays du bloc.

Malgré l'opposition de l'Allemagne, la Commission européenne se montre ouverte à une telle proposition.

"Il est grand temps d'inclure les dépenses de Défense dans ce tableau", a déclaré le Commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, cette semaine, ajoutant que la discussion sur les modifications des règles de l'UE en matière de dette devait être "sans tabou".

Thierry Breton plaide depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février, pour une hausse des dépenses de Défense, avec un objectif de 2% du PIB pour chacun des Etats membres.

Le document demande que la Commission considère les urgences du moment en matière de Défense avant d'engager toute procédure disciplinaire eu égard aux règles de Maastricht (déficit public inférieur à 3% du PIB, dette publique inférieure à 60% du PIB). (Reportage Jan Strupczewski; version française Valentine Baldassari, édité par Sophie Louet)