L'agence d'évaluation financière Standard & Poor's a dégradé vendredi la note de la France de "AAA", la meilleure note possible pour emprunter sur le marché obligataire, d'un cran à "AA+". Dans un communiqué, S&P a expliqué que cette décision était liée à "l'impact de l'aggravement des problèmes politiques, financiers et monétaires au sein de l'eurozone, à laquelle la France est étroitement intégrée".

L'agence a aussi aussi placé la notation de la France sous perspective négative pour le long terme. Certains opérateurs de marché avaient craint une dégradation de deux crans plutôt que d'un cran de la note de crédit française.

Dans son communiqué, S&P se félicite du fait que l'économie française soit "riche, diversifiée et résistante", ainsi que de la "haute qualification de sa main d'oeuvre". Mais l'agence souligne que la "dette élevée de l'Etat" et les "rigidités de son marché du travail" contrebalancent partiellement "ces forces".

L'agence de notation estime toutefois que le "gouvernement prend ces problèmes à bras le corps", que ce soit en matière de "stratégie de consolidation budgétaire" ou de "réformes structurelles".

Vendredi, avant l'annonce attendue depuis des mois par les marchés financiers, le ministre de l'Economie et des Finances, François Baroin, avait confirmé ce déclassement dans un entretien à la chaîne de télévision France 2.

Le responsable a souligné que cette décision ne constituait "pas une catastrophe" et que la France ne mettrait "pas en oeuvre un nouveau plan de rigueur", tout en soulignant que le pays allait continuer de réduire ses déficits.

Bien que dégradée par S&P, la France conserve son triple A auprès des agences concurrentes Fitch Ratings et Moody's.

-Eric Chalmet, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 65; eric.chalmet@dowjones.com

(Marion Issard a contribué à cet article)