Washington (awp/afp) - L'activité manufacturière de la région très industrialisée de Philadelphie, aux États-Unis, a enregistré en mars un septième mois de contraction d'affilée, la perspective d'un ralentissement économique, voire d'une récession, poussant grossistes et détaillants à réduire leurs commandes auprès des industriels.

L'indice général mesurant l'activité dans cette région s'est établi à -23,2 points, soit 1 point de plus qu'en février, selon l'enquête mensuelle de la Fed de cette région, réalisée auprès d'industriels du 6 au 13 mars.

L'activité continue donc de se contracter, moins fortement toutefois que le mois précédent, lorsque l'indice était tombé à son plus bas niveau depuis mai 2020.

Cela a néanmoins déçu les analystes, qui anticipaient une contraction bien moins forte, tablant sur -13,0 points.

"L'activité manufacturière continue de faire face à des obstacles liés à une demande de biens plus faible et à des coûts d'emprunt plus élevés", a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE.

Dans le détail, les sous-indices mesurant les nouvelles commandes et les envois de commandes terminées tombent à leur tour, en mars, à leur plus bas niveau depuis les tout premiers mois de la pandémie de Covid-19, en 2020.

La situation se dégrade également sur le front de l'emploi, avec un indice qui tombe, là aussi, au plus bas depuis mai 2020.

De son côté, l'inflation continue, mais ralentit. L'indice mesurant l'évolution des prix payés pour les pièces détachées et fournitures tombe même à son plus bas niveau depuis août 2020, celui des prix en sortie d'usine au plus bas depuis juin 2020.

L'activité manufacturière est également à la peine dans la région voisine de New York, où elle s'est contractée en mars pour le quatrième mois d'affilée, selon l'enquête mensuelle Empire State, publiée mercredi par la Fed de New York.

Pour juguler l'inflation, la Fed relève ses taux depuis un an, ce qui renchérit le coût du crédit, affaiblissant ainsi la capacité à consommer. Au risque cependant de provoquer une récession.

Les responsables de la Fed se réuniront les 21 et 22 mars, et se trouveront face à un dilemme de taille: relever les taux face à une inflation toujours trop forte, ou marquer une pause, en raison de l'incertitude sur les marchés financiers depuis la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB), favorisée, justement, par ces fortes hausses de taux.

afp/rp