WASHINGTON, 30 mars (Reuters) - L'ancien vice-président américain Joe Biden, qui pourrait annoncer prochainement sa candidature à l'investiture démocrate pour la présidentielle de 2020, a fait savoir samedi qu'il ne se souvenait pas d'avoir embrassé de manière inconvenante une militante du parti, comme celle-ci l'en accuse.

Lucy Flores a posté vendredi un texte sur internet dans lequel elle déclare que Biden lui a touché les épaules, reniflé les cheveux et longuement embrassé la tête lors d'un meeting en 2014, alors qu'elle briguait un poste de gouverneure adjointe dans le Nevada.

"Je ne pouvais pas bouger et je ne pouvais rien dire. Je ne voulais rien d'autre que de voir Biden s'éloigner", dit-elle dans ce texte publié par The Cut, une émanation de New York Magazine.

Répondant à ces accusations, le porte-parole de Biden Bill Russo a déclaré que le vice-président américain avait été heureux de soutenir Lucy Flores lors de cette campagne de 2014.

"(Joe Biden) ou ses collaborateurs n'ont jamais eu, ni à l'époque ni depuis toutes ces années, la moindre idée que Mme Flores ait pu se sentir mal à l'aise, ni se souviennent de ce qu'elle décrit", a écrit Bill Russo dans un communiqué.

Lucy Flores est tout à fait en droit de faire part de ses propres souvenirs et le fait qu'elle en ait la possibilité reflète un changement positif de la société américaine, estime Biden, selon son porte-parole.

"Les gens connaissent Joe Biden et son caractère, son honnêteté et ses valeurs", ajoute Bill Russo, affirmant notamment que l'ancien vice-président a toujours défendu la cause des femmes.

Joe Biden n'a toujours pas dit s'il comptait briguer la candidature du Parti démocrate pour l'élection de novembre 2020 mais il figurerait parmi les favoris si c'était le cas, selon les sondages.

Plusieurs démocrates qui se sont portés candidats, dont la sénatrice Elizabeth Warren, ont jugé crédible le récit de Lucy Flores.

(Letitia Stein Jean-Stéphane Brosse pour le service français)