par Jeff Mason

WASHINGTON, 2 octobre (Reuters) - Le président américain, Joe Biden, a déclaré samedi qu'il allait "bosser à fond" pour tenter d'obtenir l'adoption par le Congrès des deux projets clés de son début de mandat, le plan d'investissement dans les infrastructures et le projet budgétaire massif pour la protection sociale et le climat.

Il s'était rendu au Capitole vendredi pour tenter d'apaiser les tensions au sein du camp démocrate, qui menacent ces deux textes.

L'aile modérée du parti souhaite en effet adopter le plus rapidement possible le plan pour les infrastructures de 1.000 milliards de dollars (862 milliards d'euros) alors que l'aide progressiste souhaite lier cette adoption à celle du plan budgétaire de 3.500 milliards, qui vise entre autres à renforcer la protection sociale et la lutte contre le dérèglement climatique.

Joe Biden a évoqué à cette occasion la possibilité de reporter le vote sur les infrastructures le temps de trouver un compromis sur le plan budgétaire, qui pourrait être ramené autour de 2.000 milliards de dollars.

"Ça n'est pas très important que cela se fasse en six minutes, six jours ou six semaines. Nous allons y arriver", a dit le président à l'issue de son déplacement au Congrès.

Une source dans son entourage a rapporté que le président avait déclaré lors de sa réunion avec les élus démocrates que "même un texte plus modeste peut permettre des investissements historiques".

Samedi, il a admis ne pas avoir fait assez pour rallier les Américains à ses projets et a promis d'augmenter le nombre de ses déplacements dans le pays.

"Il n'y a rien dans ces projets législatifs qui soit radical, qui soit déraisonnable", a-t-il assuré.

Il s'est déclaré confiant dans l'adoption des deux projets mais s'est refusé à prédire combien de temps il faudrait pour y parvenir.

"Je crois que je peux y arriver", a-t-il dit.

Les discussions devraient se poursuivre tout le week-end, a précisé la Maison blanche.

Le président a également déclaré qu'il espérait que les élus républicains au Congrès ne feraient pas preuve d'irresponsabilité en refusant de relever le plafond de la dette publique, qui risque d'être atteint dans les prochaines semaines.

Le Trésor estime que ce plafond, fixé à 28.400 milliards de dollars, pourrait être atteint le 18 octobre. S'il n'est pas relevé d'ici-là, les Etats-Unis risquent de se trouver en situation de défaut, avec des conséquences économiques et financières qui pourraient être catastrophiques selon l'administration.

Le Congrès a déjà adopté cette semaine des crédits budgétaires reportant au 3 décembre la menace d'un "shutdown", une fermeture forcée des administrations fédérales faute de financement.

(Reportage Jeff Mason, avec la contribution de Timothy Gardner; version française Marc Angrand)