WASHINGTON, 10 avril (Reuters) - Le secteur financier américain doit accélérer les démarches entreprises pour rompre définitivement avec les références au taux Libor, a déclaré mercredi Randal Quarles, gouverneur de la Réserve fédérale en charge de la régulation.

Les Etats-Unis et les autres grandes places financières ont jusqu'à la fin 2021 pour remplacer le taux Libor, longtemps référence clé des marchés monétaires et qui servait de référence à plus de 350.000 milliards d'actifs dans le monde, dont l'abandon a été décidé après une série de scandales impliquant des banques accusées de l'avoir manipulé.

La transition vers de nouveaux taux de référence a jusqu'à présent été lente et en octobre, Reuters avait rapporté que les investisseurs américains n'étaient pas prêts à adopter le taux au jour le jour SOFR (Secured Overnight Financing Rate) et ne voyaient aucune raison d'accélérer le pas.

S'exprimant lors d'un colloque organisé par l'autorité de régulation du marché des produits dérivés à Washington, Randal Quarles a déclaré que des nouveaux marchés comme celui du SOFR "n'émergent pas du jour au lendemain" et que leur développement pouvait prendre des décennies.

"Nous avons un peu plus de deux ans et demi avant le moment où le Libor pourrait disparaître et il faut continuer d'accélérer la transition. Le secteur privé doit assumer cette responsabilité et nous attendons de vous qu'il en soit ainsi", a-t-il dit.

Présent à Washington, Andrew Bailey, le président de la Financial Conduct Authority (FCA) britannique, n'a pas exclu que certains produits existants puissent encore faire référence au Libor après la fin 2021 mais il a averti que ce ne serait pas le cas pour les nouveaux produits.

(Michelle Price et David Milliken; Marc Angrand pour le service français)