par Howard Schneider et Ann Saphir
WASHINGTON, 3 novembre (Reuters) - La Réserve fédérale américaine a annoncé mercredi qu'elle commencerait dès ce mois-ci à réduire ses achats d'obligations sur les marchés, avec pour objectif de les arrêter définitivement en 2022, et elle a redit que l'inflation était en grande partie "transitoire".
Elle a toutefois noté que les tensions actuelles affectant les chaînes d'approvisionnement accroissaient les risques inflationnistes, en expliquant que ces facteurs "devraient être transitoires" mais qu'il faudrait qu'ils s'atténuent pour permettre à l'inflation de ralentir.
"À la lumière des nouveaux progrès importants réalisés par l'économie", la Fed a décidé de réduire de 15 milliards de dollars par mois dans un premier temps ses achats d'obligations du Trésor et de prêts immobiliers titrisés (MBS), qui représentaient 120 milliards de dollars (104 milliards d'euros) par mois jusqu'à présent.
Elle donne ainsi le coup d'envoi de la réduction progressive des soutiens à l'économie mis en oeuvre en mars 2020 au début de la crise du coronavirus.
Le lancement officiel de ce "tapering" n'est cependant accompagné d'aucun nouveau signal suggérant que la Fed se prépare à normaliser sa politique monétaire en relevant ses taux directeurs dans les mois à venir.
"L'activité économique et l'emploi ont continué de se renforcer", constate la Fed dans son communiqué, en réaffirmant son intention de maintenir des taux d'intérêt quasi nuls tant que l'inflation ne sera pas "légèrement supérieure à 2% pendant un certain temps".
Elle répète que la tendance actuelle à l'accélération de l'inflation devrait se dissiper.
La hausse de l'indice des prix à la consommation PCE, le plus surveillé par la banque centrale, a dépassé récemment 4% sur un an, soit plus de deux fois l'objectif.
Le taux des "fed funds" reste fixé à 0%-0,25%, comme attendu par tous les économistes interrogés par Reuters avant la réunion.
Le président de la Fed, Jerome Powell, commentera ces décisions lors d'une conférence de presse à partir de 18h30 GMT. Il devrait aussi préciser à cette occasion la position de la banque centrale sur la poussée inflationniste en cours aux Etats-Unis.
Sur les marchés financiers, les rendements des bons du Trésor étaient pratiquement stables après la publication du communiqué du FOMC, celui des titres à dix ans s'affichant à 1,5981%.
À Wall Street, l'indice large Standard & Poor's 500 était pratiquement inchangé et sur le marché des changes, l'euro faisait du surplace face au dollar à 1,1581.
(Reportage Howard Schneider, version française Marc Angrand)
