WASHINGTON, 12 septembre (Reuters) - Le président républicain de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy, a demandé mardi l'ouverture d'une enquête en vue d'un éventuel procès en destitution ("impeachment") du président démocrate Joe Biden.

Poussé par l'aile droite du Parti républicain, qui n'a pas digéré les deux tentatives de destitution de Donald Trump en 2019 et 2021, et qui veut occuper le terrain judiciaire pendant la campagne de l'élection présidentielle de 2024, lors de laquelle Donald Trump va être plusieurs fois en procès, Kevin McCarthy a dit ne pas avoir pris cette décision "à la légère".

Plusieurs élus de la mouvance trumpiste "MAGA" ("Make America Great Again") avaient menacé ces derniers jours de ne pas voter le budget fédéral, au risque de plonger les Etats-Unis dans une grave crise financière, si le "speaker" de la Chambre ne se décidait pas à entamer une procédure d'impeachment.

Les républicains accusent depuis longtemps Joe Biden d'avoir tiré un avantage financier des affaires de son fils Hunter Biden à l'étranger à l'époque où il était vice-président de Barack Obama, entre 2009 et 2017.

Aucun responsable républicain n'a étayé cette accusation jusqu'à ce jour, mais Kevin McCarthy a déclaré à la presse que l'enquête viserait justement à "rassembler des preuves".

"Nous verrons bien où tout cela nous mènera", a-t-il dit, invitant l'administration Biden à "coopérer".

La Maison blanche et Joe Biden lui-même ont raillé à de nombreuses reprises par le passé la volonté des républicains de lancer une procédure d'impeachment dans cette affaire, disant y voir une manoeuvre de diversion.

Si la Chambre des représentants devait voter l'impeachment au terme de l'enquête, ce qui n'est pas certain vu que le Parti républicain n'y dispose que d'une majorité de 222 contre 212 sièges, un procès en destitution se tiendrait alors devant le Sénat, où les deux-tiers des voix sont requis pour mettre fin au mandat du président. Un objectif semblant inaccessible alors que chacun des deux partis dispose de 50 sièges à la chambre haute. (Reportage de Richard Cowan, Makini Brice et David Morgan, version française Tangi Salaün, édité Par Jean Terzian)