par David Morgan

WASHINGTON, 2 janvier (Reuters) - Le Congrès des Etats-Unis devait se réunir mercredi pour une dernière séance avant la nouvelle législature alors que l'administration américaine est partiellement fermée depuis une dizaine de jours en l'absence d'accord sur son financement.

Le Sénat et la Chambre des représentants, dont c'est la rentrée après une courte pause pour le jour de l'An, se réuniront brièvement pour clore la législature 2017-2018 issue des élections de novembre 2016 qui ont porté au pouvoir Donald Trump et les républicains.

Jeudi, les démocrates seront majoritaires dans la nouvelle Chambre des représentants de la législature 2019-2020 issue des élections de mi-mandat du mois de novembre. Au Sénat, les républicains restent majoritaires.

A la Chambre, les démocrates commenceront leur travail en examinant un plan de financement de l'administration en deux parties visant à mettre fin au "shutdown".

Donald Trump a déclenché la fermeture partielle de l'administration le 22 décembre en insistant pour que l'enveloppe des dépenses visant à son financement prévoie un montant de cinq milliards de dollars (4,4 milliards d'euros) pour financer un mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Le président présente ce mur comme un élément-clé de sa stratégie de lutte contre l'immigration clandestine.

POSITION DÉLICATE

Le plan en deux parties des démocrates comprend un texte visant à financer le département de la Sécurité intérieure aux niveaux actuels jusqu'au 8 février. Il alloue 1,3 milliard de dollars pour la clôture des frontières et 300 millions de dollars pour d'autres éléments de la sécurité frontalière, par exemple pour les caméras de surveillance.

L'autre partie du plan permettrait de financer jusqu'au 30 septembre, fin de l'année fiscale, les services fédéraux qui ne sont plus financés, comme les ministères de la Justice, du Commerce et des Transports.

Le plan des démocrates de la Chambre ne contient pas les cinq milliards de dollars réclamés par Donald Trump. Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a déclaré que les républicains du Sénat n'approuveraient pas une mesure de dépense non soutenue par le président.

"C'est simple: le Sénat ne va pas envoyer au président quelque chose qu'il ne signera pas", a déclaré le porte-parole de Mitch McConnell, Don Stewart.

Le plan démocrate pourrait mettre le chef de la Maison blanche en particulier et le camp républicain en général dans une position délicate.

S'ils refusent de financer les départements ministériels sans aucun lien avec la question de la sécurité des frontières, les républicains risquent d'être considérés comme tenant ces administrations et leurs 800.000 fonctionnaires en otage du désir de Donald Trump de construire un mur qui, selon les démocrates, serait inefficace et irréalisable. (Avec Amanda Becker; Danielle Rouquié pour le service français)