WASHINGTON, 31 janvier (Reuters) - L'accusation démocrate semblait jeudi soir avoir échoué à obtenir les soutiens nécessaires dans les rangs républicains pour pouvoir appeler des témoins au procès en destitution de Donald Trump au Sénat, ouvrant la voie à un acquittement sous peu du président républicain des Etats-Unis.

Majoritaires à la Chambre des représentants où ils ont voté en décembre la mise en accusation de Donald Trump, pour abus de pouvoir et entrave au Congrès, les démocrates doivent convaincre au moins quatre sénateurs républicains pour pouvoir appeler des témoins au procès.

Leurs efforts semblaient réduits à néant lorsque l'élu républicain Lamar Alexander, qui était jusque-là indécis, a déclaré qu'il n'était pas nécessaire que de nouvelles pièces soient présentées au Sénat.

"Il n'y a pas besoin de davantage de preuves pour prouver quelque chose qui a déjà été prouvé et qui ne correspond pas à une infraction passible de destitution au regard du seuil fixé par la Constitution des Etats-Unis", a-t-il dit dans un communiqué diffusé jeudi soir à l'issue des débats.

A moins du revirement, peu probable, d'un autre sénateur républicain, la décision d'Alexander semble annoncer la fin du procès de Donald Trump, au bout de deux semaines.

Si la sénatrice républicaine Susan Collins a rompu les lignes partisanes en soutenant l'audition de témoins, les démocrates ne disposent pas des votes nécessaires pour faire adopter leur motion au Sénat et prolonger le procès.

Les "procureurs" démocrates espéraient pouvoir interroger l'ancien conseiller national à la sécurité, John Bolton, qui a selon la presse écrit un manuscrit dans lequel il assure que Donald Trump lui a bien déclaré en août dernier qu'il comptait geler l'aide pour l'Ukraine afin d'obtenir de Kiev l'ouverture d'une enquête contre Joe Biden, son possible rival démocrate pour l'élection présidentielle du 3 novembre prochain. (Richard Cowan, David Morgan, Patricia Zengerle et Susan Cornwell; version française Jean Terzian)