Washington (awp/afp) - Un responsable de la banque centrale américaine (Fed) s'est inquiété mercredi de la hausse rapide des prix de l'immobilier commercial aux Etats-Unis, considérée comme "un des effets secondaires" du maintien des taux d'intérêts très bas, lors d'une conférence à Pékin.

Eric Rosengren, président de l'antenne régionale de la Fed de Boston et membre votant du Comité monétaire (FOMC), relève que la politique prolongée des bas taux d'intérêt a mené à une vive appréciation du secteur de l'immobilier commercial qui, en cas de choc extérieur, pourrait déstabiliser les groupes financiers endettés.

"Il se peut que les investisseurs se soient engagés dans des risques excessifs", a averti M. Rosengren. "Je ne pense pas qu'en soi le secteur de l'immobilier commercial puisse provoquer des problèmes de stabilité financière", a-t-il expliqué.

"Mais si les conditions économiques devaient changer en réponse à un choc économique important, les prix de l'immobilier commercial pourraient décliner rapidement, conduisant à des pertes importantes auprès des entreprises endettées", notamment des banques, a poursuivi M. Rosengren.

Dans ce discours transmis à la presse et qu'il devait prononcer devant des économistes chinois, il a noté que l'investissement étranger dans l'immobilier aux Etats-Unis avait augmenté.

Concernant la politique monétaire américaine, M. Rosengren, -réputé être une "colombe" au sein de la Fed, favorable au maintien des taux bas-, a reconnu que le double mandat de la banque centrale, à savoir la stabilité des prix et la promotion de l'emploi, "allait sans doute bientôt être atteint".

Même s'il était opportun de patienter avant de normaliser la politique monétaire, "conserver des taux d'intérêt bas pendant une longue période n'est pas sans risque", a ajouté M. Rosengren.

"Les responsables monétaires devraient s'inquiéter de la stabilité financière lorsqu'ils se demandent combien de temps il faut attendre avant de commencer à éliminer graduellement le soutien monétaire", a-t-il conclu.

La prochaine réunion du FOMC est prévue les 20 et 21 septembre.

afp/rp