Washington (awp/afp) - Les Etats-Unis ont appelé vendredi la Chine à faire preuve de plus de "transparence" sur sa politique de changes mais n'accusent plus Pékin de sous-évaluer artificiellement le yuan pour doper ses exportations.

Dans son rapport semestriel sur les devises étrangères, le Trésor américain indique également que la Suisse a rejoint la liste des cinq pays (Chine, Japon, Corée du Sud, Allemagne, Japon) placés sous surveillance en raison d'excédents commerciaux massifs ou d'interventions unilatérales sur le marché des changes.

Après avoir des années durant accusé la Chine de sous-évaluer sa monnaie, le Trésor note désormais que Pékin a pris le chemin inverse en intervenant massivement sur les marchés pour soutenir le cours de sa monnaie, en chute face au dollar depuis le mouvement de libéralisation amorcé à l'été 2015.

"Plus de transparence sur la gestion des taux de change et un respect sans faille de l'engagement du G20 de ne pas s'engager dans une dévaluation compétitive (...) améliorera la crédibilité de la politique de la Chine sur le marché des changes", écrit toutefois le Trésor.

Ce satisfecit est délivré alors que le candidat républicain Donald Trump accuse la Chine de manipuler sa monnaie à des fins compétitives et menace de sanctionner le pays s'il accède à la Maison Blanche.

Dans son rapport, le Trésor américain appelle également une nouvelle fois l'Allemagne à user ses larges excédents pour stimuler son marché intérieur et contribuer à un "rééquilibrage" de la demande mondiale.

La Suisse est, elle, placée sous surveillance pour avoir accumulé un excédent de sa balance des comptes courants supérieur au seuil fixé par le Trésor et pour avoir mené d'"importantes" opérations de rachat sur le marché des changes.

Les six pays placés sur la liste américaine ont été mis à l'index en raison d'importants excédents commerciaux accumulés vis-à-vis des Etats-Unis, de vastes excédents de leurs comptes courants ou d'interventions massives sur les marchés des changes.

Si un pays venait à cumuler ces trois critères et ne changeait pas de cap, l'administration pourrait, in fine, prendre des sanctions allant jusqu'à l'exclusion d'accords commerciaux avec les Etats-Unis.

Dans son rapport, le Trésor précise toutefois qu'aucun des six pays n'est à l'heure actuelle dans cette situation.

afp/rp