par Jean-Baptiste Vey

Le déficit public atteindrait 8,2% du produit intérieur brut après 7,9% en 2009 pour s'établir à 161,8 milliards d'euros, selon ce texte présenté mercredi. Il était prévu à 8,5% en loi de finances initiale.

Cette amélioration s'explique par le relèvement de la prévision de croissance du PIB à 1,4% contre 0,75% initialement.

La dette publique atteindrait 83,2% du PIB après 77,4% en 2009, contre 84% prévu en loi de finances initiale.

Le déficit budgétaire progresserait pour atteindre près de 150 milliards d'euros, soit 7,6% du PIB, celui de la Sécurité sociale atteignant 36,6 milliards (1,9% du PIB).

"Ce sont des évaluations, vous voyez bien que l'avenir est quand même très incertain. On est dans un monde fragile et incertain", a déclaré le ministre du Budget, Eric Woerth, lors d'un point de presse.

Les perspectives pluriannuelles jusqu'à 2013 seront transmises fin janvier ou début février à l'exécutif européen et une loi de finances pluriannuelle sera présentée avant l'été.

"C'EST PAS DE LA POÉSIE"

Outre la croissance, l'amélioration du déficit public s'explique par l'exclusion de son calcul de la majorité des investissements prévus dans le cadre du grand emprunt qu'autorisent, selon Bercy, les règles européennes du traité de Maastricht instaurant l'euro.

Interrogé sur le degré de certitude de ces calculs vis-à-vis des règles européennes, Eric Woerth, a répondu : "C'est de la compta, c'est pas de la poésie."

"On a quand même un certain nombre de règles assez solides et robustes" qui conduisent à exclure entre plus de 60% et plus de 70% de ces sommes du calcul du déficit public, a-t-il ajouté.

"Il peut y avoir au cas par cas des points de discussion" sur l'éventuelle exclusion des avances remboursables, moins évidente que celle des dotations, prêts et prises de participation, a ajouté le ministre du Budget.

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a ajouté lors du même point de presse que ces calculs étaient faits "sur la base de ce qu'on connaît des précédents, de la jurisprudence".

Les intérêts du grand emprunt seront compensés par de nouvelles réductions de coûts à hauteur de 500 millions d'euros, sans toucher à la réserve de précaution de 5 milliards d'euros.

"Chaque ministre devra aller plus loin dans ses propositions de baisse des dépenses", a dit Eric Woerth.

PAS DE HAUSSE D'IMPÔTS

Le taux de prélèvements obligatoires est attendu à 41%, un plus bas depuis des dizaines d'années.

"On est bien déterminés dans notre politique économique de redressement des finances publiques à horizon 2013, comme on s'y est engagé vis-à-vis de nos partenaires européens, à ne pas pratiquer de hausse d'impôts", à dit Christine Lagarde.

Car "on sait très bien que si elles étaient pratiquées, elles auraient pour effet immédiatement de refreiner un mouvement de croissance qui s'amorce et dont on souhaite impérativement qu'il soit consolidé", a-t-elle ajouté.

Le texte prévoit que la consommation des ménages progressera de 1,4% et l'investissement des entreprises de 0,6%. La balance commerciale serait déficitaire de 45 milliards d'euros.

Les destructions d'emploi sont attendues à 120.000 dans le secteur marchand après 453.000 en 2009, ce qui représente une amélioration par rapport à la loi de finances initiale.

Les investissements prévus dans le cadre du grand emprunt entraîneront une hausse de 0,3 point du PIB en moyenne chaque année pendant 10 ans, selon Bercy.

Ceci reviendrait à une hausse de plus de 6 milliards d'euros par an en moyenne, selon un calcul effectué par Reuters.

Edité par Yves Clarisse