Un juge fédéral a bloqué lundi l'interdiction faite au gouvernement américain d'approuver les demandes d'exportation de gaz naturel liquéfié (GNL), en réponse à une action en justice intentée par des États dirigés par des républicains.

Le juge de district James Cain Jr, en Louisiane, nommé par M. Trump, a décidé que l'interdiction d'exporter du GNL "serait suspendue dans son intégralité, avec effet immédiat".

Une coalition de 16 États dirigés par des républicains, dont le Texas, la Louisiane et la Floride, avait intenté une action en justice en mars à Lake Charles, en Louisiane, arguant que l'administration du président démocrate Joe Biden n'avait pas le pouvoir de refuser les permis de manière générale.

Ils ont affirmé que la suspension des exportations par le ministère américain de l'énergie nuirait à l'économie américaine et compromettrait les efforts visant à approvisionner les alliés étrangers de l'Europe en GNL de manière régulière, alors que la région cherche à se sevrer des gazoducs en provenance de Russie.

L'administration Biden a déclaré en janvier que cette pause permettrait aux fonctionnaires de revoir le processus d'analyse des impacts économiques et environnementaux des projets visant à obtenir l'autorisation d'exporter du GNL vers l'Europe et l'Asie, où ce combustible est très demandé.

La décision de janvier a été applaudie par les défenseurs du climat, qui constituent une partie importante de la base de M. Biden, et aurait pu retarder les décisions relatives aux nouvelles centrales jusqu'après l'élection présidentielle du 5 novembre, au cours de laquelle M. Biden sera opposé à l'ancien président républicain Donald Trump.

Les États ont fait valoir que la suspension des nouvelles autorisations d'exportation de GNL outrepassait l'autorité du ministère de l'énergie en vertu de la loi sur le gaz naturel (Natural Gas Act), qui, selon eux, exige de l'agence qu'elle démontre de manière affirmative que les projets sont incompatibles avec l'intérêt public avant de rejeter les demandes.

Les États ont également fait valoir que l'interdiction mettait en péril des milliards de dollars d'investissements prévus pour la construction d'installations d'exportation. (Reportage de Kanishka Singh à Washington ; Rédaction d'Alexia Garamfalvi et Leslie Adler)