CARACAS, 8 août (Reuters) - Un parlementaire et une cheffe d'un mouvement de contestation étudiant ont été arrêtés mardi soir à Caracas, a annoncé l'opposition vénézuélienne, trois jours après l'attaque au drone piégé qui a visé le président Nicolas Maduro.

Juan Requesens et sa soeur Rafaela ont été enlevés par quatorze membres des services du renseignement vénézuélien (SEBIN), a écrit sur Twitter le parti d'opposition Justice d'abord, auquel appartient Juan Requesens.

"Tout ce que nous savons, c'est que le SEBIN est venu le chercher dans son appartement de Caracas", a dit une source proche de Juan Requesens sous couvert d'anonymat.

Aucun commentaire n'a été fait par le ministère de l'Information.

Lors d'un discours retransmis à la télévision, Nicolas Maduro a diffusé mardi une vidéo d'un jeune homme arrêté pour avoir participé à ce que le chef d'Etat a qualifié de "tentative d'assassinat" contre lui et a déclaré que Juan Requesens était impliqué.

"Un autre chef de l'opposition est mentionné, l'un des plus fous d'entre eux, un psychopathe, son nom est Requesens", a-t-il déclaré, sans préciser si Juan Requesens avait été arrêté.

Plus tôt dans la journée, un ancien chef d'une force de police municipale du Venezuela passé dans l'opposition a affirmé à Reuters avoir participé aux préparatifs de l'attaque orchestrée avec la "Résistance".

Cette "Resistencia" est une association aux contours flous et sans structures formelles de militants anti-Maduro, de leaders étudiants et d'anciens militaires.

Un groupe méconnu, le "Mouvement national des soldats en tee-shirt", se réclamant lui aussi de la "Résistance", a revendiqué l'attaque. Lucchese a refusé de dire s'il était lié à ce mouvement.

D'après les autorités vénézuéliennes, deux drones piégés à l'explosif ont été lancés samedi en fin d'après-midi lors d'une cérémonie militaire à laquelle Maduro participait dans le centre de Caracas. Le premier a été neutralisé par les forces de sécurité, le second a chuté sur un immeuble.

Nicolas Maduro a imputé l'attaque de samedi à des figures de l'extrême droite vénézuélienne et à leur soutien à l'étranger, accusant nommément le gouvernement colombien. (Alexandra Ulmer, Jean Terzian pour le service français)