(Actualisé avec précisions)

WASHINGTON, 30 août (Reuters) - L'attaque à l'arme chimique du 21 août près de Damas en Syrie a tué 1.429 civils, dont 426 enfants, montre un rapport des services de renseignement américains publié vendredi.

Barack Obama se fondera sur ce rapport pour expliquer une éventuelle action punitive contre le régime de Bachar al Assad.

Le rapport, fondé en partie sur des communications interceptées, indique que les autorités américaines ont "un degré élevé de certitude" que le gouvernement du président Bachar al Assad est responsable de cette attaque. Cette affirmation, dit le rapport, est la position la plus forte s'approchant de la confirmation que puisse prendre à ce stade la communauté du renseignement américain.

Parmi les renseignements réunis par les services américains figure une conversation téléphonique d'un haut responsable syrien "très proche" de l'attaque, précise le rapport de quatre pages. Ce responsable a confirmé que des armes chimiques avaient été utilisées par le gouvernement syrien le 21 août et s'est dit "inquiet que les inspecteurs des Nations unies obtiennent des preuves" à ce sujet.

Selon le rapport, un agent innervant a été utilisé lors de l'attaque qui visait à libérer la zone des insurgés qui cherchent à renverser le gouvernement Assad.

Le bilan donné par le rapport est le premier bilan précis donné dans cette affaire et se révèle bien plus important que prévu. Selon un haut responsable du gouvernement qui a fait le point avec les journalistes, ce chiffre pourrait augmenter.

Le rapport précise que ses conclusions sont fondées sur des renseignements humains et sur des informations collectées par satellite ainsi que sur des vidéos tournées par des amateurs.

Selon le rapport, trois hôpitaux dans la région de Damas ont reçu environ 3.600 patients montrant des symptômes pouvant laisser penser à des agents innervants en moins de trois heures le matin du 21 août.

Rejetant la thèse du gouvernement syrien selon laquelle l'opposition est responsable de cette attaque, le rapport souligne que les rebelles n'ont pas pu fabriquer toutes les vidéos et les symptômes physiques authentifiés par le personnel médical. (Tabassum Zakaria, Steve Holland et Roberta Rampton; Marc Angrand et Danielle Rouquié pour le service français)