DUBLIN, 29 janvier (Reuters) - Le gouvernement irlandais a proposé lundi soir l'organisation fin mai d'un référendum qui ouvrirait la voie à l'assouplissement de la législation irlandaise entourant l'interruption volontaire de grossesse.

Sujet particulièrement clivant au sein d'une société à forte tradition catholique, l'avortement est interdit en Irlande à de rares exceptions.

Les électeurs seront priés de dire s'ils souhaitent ou non abroger le 8e amendement de la constitution qui grave dans le marbre le droit à la vie de la mère et de son enfant à naître.

"L'avortement existe en Irlande, mais il est peu sûr, échappe à tout encadrement est il est illégal et, à mon avis, nous ne pouvons pas continuer d'exporter nos problèmes et d'importer nos solutions", a déclaré le Premier ministre Leo Varadkar évoquant les milliers de femmes qui se rendent chaque année à l'étranger pour avorter ou qui utilisent des pilules abortives pour mettre fin à leur grossesse.

"Selon moi, il faut décider s'il fait continuer de stigmatiser et de pénaliser nos soeurs, nos collègues et nos amies ou si nous sommes prêts à faire un choix collectif pour exprimer notre empathie et notre compassion", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Strictement interdite jusqu'en 2013, l'avortement est désormais possible si la vie de la femme enceinte est menacée par la poursuite de sa grossesse.

Deux sondages d'opinion publiés ces derniers jours laissent entendre qu'entre 51% et 56% des électeurs sont favorables à l'autorisation de l'avortement au cours des 12 premières semaines de grossesse tandis que 30% y sont opposés, les autres étant indécis.

Ces sondages témoignent toutefois d'un fossé générationnel, une franche majorité des électeurs âgés de plus de 65 ans étant opposés à une telle réforme et, selon des observateurs de la vie politique irlandaise, il y a fort à parier que la mobilisation soit forte dans le camp des adversaires de la proposition.

La date du scrutin devrait être publiée dans les semaines à venir. (Padraic Halpin, Nicolas Delame pour le service français)