Zurich (awp) - Un convoi ferroviaire de la société Ralpin transportant des camions chargés de marchandises a été refoulé à la frontière italienne la semaine dernière. Apparemment, six des 16 chauffeurs véhiculés par l'opérateur de transport combiné détenu par le BLS, les Chemins de fer fédéraux (CFF) et Hupac n'étaient pas en possession du "green pass" sanitaire exigé par les autorités transalpines.
Sollicitée lundi par AWP, la direction du groupe soleurois a confirmé l'information relayée en fin de semaine dernière par l'agence de presse italienne Ansa. Il s'agissait d'un convoi de chaussée roulante reliant Fribourg-en-Brisgau au terminal intermodal de Novare, dans le Piémont. "Dans ce cas de figure, les chauffeurs voyagent dans une voiture-couchette d'accompagnement", a expliqué Ludwig Näf, directeur général (CEO) de Ralpin.
Or, l'obligation de certificat a été prolongée en Italie à partir du 15 octobre (vendredi), et comme les chauffeurs n'étaient pas tous en possession d'un certificat Covid 19 (green pass) lors du contrôle à Domodossola, le train a dû retourner à Fribourg-en-Brisgau et être déchargé", a poursuivi le patron de Ralpin.
Comme un agent de train de la filiale italienne de CFF Cargo doit être présent dans le train pour des raisons de sécurité, cela fait de la voiture-couchette de la chaussée roulante un "lieu de travail", avec obligation de certificat, a expliqué le dirigeant.
Egalement contactée, l'Administration fédérale des douanes (AFD) a indiqué que le convoi était "en possession de toute la documentation nécessaire en règle pour transiter par la Suisse", selon une porte-parole.
Il ne s'agit pas de la première occurrence de ce genre, a indiqué M. Näf, rappelant qu'il existe d'autres cas où les trains doivent retourner au terminal de départ, comme par exemple lors de la fermeture de voies ou d'intempéries: "de tels incidents se produisent au moins trois fois par année".
Blocages en vue
Afin d'éviter la répétition d'une déconvenue similaire, Ralpin a mis en place un "contrôle rigoureux" dans ses terminaux de Fribourg-en-Brisgau et Novare, et les chauffeurs routiers dépourvus de certificat ou "green pass" seront refusés. Une grande partie sont originaires d'Europe de l'Est, où le scepticisme à l'égard de la vaccination est élevé ou les types de vaccin reconnus par l'Union européenne (UE) indisponibles, assure M. Näf.
L'introduction de la nouvelle réglementation fait craindre "des blocages, désagréments et retards pour toutes les marchandises transportées par ces trains", pouvait-on lire sur le site de la Repubblica.
Une opinion partagée par le CEO de Ralpin: "cette nouvelle disposition légale suscite une grande inquiétude parmi toutes les entreprises de transport de marchandises dont le siège est situé en dehors de l'Italie". Interrogé sur l'impact de l'incident sur le futur des opérations, il estime ne pas encore être en mesure de l'estimer.
buc/jh
