(Actualisé avec juge)

GENEVE, 11 mars (Reuters) - L'avocate iranienne Nasrin Sotoudeh, militante des droits de l'homme dans son pays, a été condamnée à 38 ans de prison et 148 coups de fouet, a annoncé lundi sur sa page Facebook son mari Reza Khandan, qui ne précise pas les charges qui étaient retenues contre elle.

Un juge d'un tribunal révolutionnaire de Téhéran, Mohamad Moqiseh, cité par l'agence officielle de presse IRNA, a déclaré pour sa part que l'avocate avait été condamnée à cinq ans de prison pour rassemblement contre la sécurité nationale et à deux ans de prison pour insulte au Guide suprême de la révolution, l'ayatollah Ali Khamenei.

En décembre dernier, cité par l'agence IRNA, son avocat, Payam Derafshan, avait déclaré qu'elle était poursuivie pour divulgation d'informations dirigées contre l'Etat et insulte au Guide suprême mais aussi pour espionnage.

Nasrin Sotoudeh est en détention depuis juin dernier.

La sentence annoncée par son mari est inhabituellement lourde. Elle survient quelques jours après la nomination d'un protégé d'Ali Khamenei, Ebrahim Raisi, à la tête de l'appareil judiciaire iranien.

L'avocate avait déjà été condamnée en 2010 à une peine de six ans de prison pour propagande et atteinte à la sûreté de l'Etat.

Son cas avait soulevé l'indignation dans le monde entier en 2012, lorsqu'elle avait observé une grève de la faim de 50 jours pour dénoncer l'interdiction de voyager faite à sa fille. Elle avait été remise en liberté en septembre 2013, avant la visite du président Hassan Rohani à New York pour l'Assemblée générale de l'Onu.

L'an dernier, Nasrin Sotoudeh a défendu plusieurs femmes qui se sont montrées en public sans foulard, malgré l'obligation en vigueur depuis la révolution islamique de 1979, selon le Centre pour les droits de l'homme en Iran, dont le siège se trouve à New York. (Babak Dehghanpisheh Jean-Philippe Lefief et Henri-Pierre André pour le service français)