(Actualisé avec précisions, contexte)

AMMAN, 3 octobre (Reuters) - Un membre éminent d'Al Qaïda, devenu l'un des chefs de l'ex-Front al Nosra syrien, a été tué lundi par un missile tiré par un drone américain dans la province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, a-t-on appris de diverses sources.

Le groupe Djabhat Fateh al Cham, nouveau nom du Front al Nosra, a indiqué qu'Abou al Faradj al Masri, 60 ans, avait trouvé la mort dans une frappe de la coalition internationale menée par les Etats-Unis.

Le véhicule dans lequel se trouvait le religieux égyptien, de son vrai nom Cheikh Ahmad Salamah Mabrouk, a été frappé près de la ville de Djisr al Choughour.

Abou al Faradj al Masri a passé plusieurs années en prison en Egypte, pays où il était né, avant de partir pour l'Afghanistan. Il était l'un des proches du dirigeant d'Al Qaïda Ayman al Zaouahiri quand ce dernier était en Afghanistan à la fin des années 80, dit-on de source djihadiste.

Masri a été l'un des premiers dirigeants du Djihad islamique égyptien. Arrêté après l'assassinat du président égyptien Anouar el Sadate en 1981, il avait passé sept ans en prison.

Comme certains autres djihadistes, Masri était entré en Syrie pour rejoindre le Front al Nosra après sa sortie de prison en Egypte. Il avait été libéré sous la présidence de Mohamed al Morsi, un islamiste issu des Frères musulmans, démocratiquement élu et renversé par l'armée à l'été 2013 après de grandes manifestations contre son gouvernement.

A Washington, un responsable du Pentagone a déclaré à Reuters que l'armée américaine avait visé un chef d'Al Qaïda en Syrie mais qu'elle étudiait encore le résultat de la frappe.

Lors d'une de ses dernières apparitions en public, Abou al Faradj al Masri se trouvait aux côtés de l'ancien dirigeant du Front al Nosra Abou Mohamed al Djolani quand le groupe a annoncé en juillet qu'il changeait de nom pour prendre celui de Djabhat Fateh al Cham.

Les Etats-Unis avaient fait savoir qu'ils continueraient à bombarder le groupe malgré son changement de nom.

Le mois dernier, le commandant en chef de Djabhat Fateh al Cham, Abou Hadjer al Homsi, a été tué par une frappe aérienne dans la province d'Alep. (Suleiman Al-Khalidi, avec Ali Idrees à Washington et Ali Abdelaty au Caire; Tangi Salaün et Danielle Rouquié pour le service français)