Alors que Veolia, leader mondial de l'eau et des déchets, a finalisé son OPA sur Suez, le secteur des services à l'environnement est en pleine concentration en Europe. Le plan de sauvetage sollicité par Uniper, le premier importateur de gaz allemand, souligne la menace d'une faillite qui pourrait avoir un effet domino sur l'ensemble du marché de l'énergie.

Les services à l'environnement dans un mouvement de concentration
Les acquisitions s'accélèrent, surtout dans le secteur des déchets, mais aussi dans le traitement et la gestion de l'eau. Pour valider l'OPA de Véolia sur Suez, l'Autorité de la concurrence a exigé que le groupe réalise certaines cessions dans l'eau industrielle et dans les déchets dangereux. Saur, Paprec et Séché pourraient ainsi passer à l'offensive.
Troisième opérateur de l'eau en France, Saur a réalisé plusieurs acquisitions pour développer ces activités sur les dernières années, aux Pays-Bas, en Italie, au Portugal et en Espagne, renforçant ainsi significativement sa diversification géographique. Le groupe réalisait 40% de son résultat à l'international en 2021, contre 5% avant 2018.
Le marché du recyclage, extrêmement dynamique donne, lui aussi, lieu à des opérations. Fin 2021, Derichebourg a repris Ecore, après l'approbation par les autorités de la concurrence. Le nouveau groupe détiendrait 85% des capacités de broyage françaises.
Menace sur le système énergétique européen
Premier importateur de gaz allemand, Uniper affiche 54 % des volumes qu'il achète en provenance de Russie. Suite à la guerre en Ukraine, le groupe doit acquérir les volumes qui lui manquent sur le marché au comptant, dont les prix ont explosé. En difficulté, il a sollicité une aide de l'Etat allemand, ce qui fait peser des inquiétudes sur l'ensemble des énergéticiens européens. Néanmoins l'allemand RWE et le français Engie ont réagi en faisant valoir que leur situation était très différente. RWE a souligné qu'il était moins dépendant du gaz russe. Quant à Engie, il bénéficie de la diversification de ses sources d'approvisionnement, avec une augmentation des volumes de GNL livrés en France et des contrats avec la Norvège et l'Algérie. Par ailleurs le groupe a adapté sa stratégie de couverture pour renforcer sa résilience.