DACCA, 8 février (Reuters) - Cent mille personnes se sont rassemblées vendredi dans la capitale du Bangladesh, Dacca, afin de clamer leur colère, pour la quatrième journée consécutive, contre une sentence de justice qui a évité la peine de mort à un dirigeant islamiste reconnu coupable de crimes de guerre.

La condamnation d'Abdul Quader Mollah à la réclusion à vie, prononcée mardi par un tribunal chargé des crimes de guerre mis sur pied en 2010, est le deuxième verdict intervenu dans le cadre de procès qui rouvrent les vieilles blessures de la guerre d'indépendance du Bangladesh en 1971.

La majeure partie des Bangladais attendaient que Mollah, âgé de 64 ans et secrétaire général adjoint du Jamaat al Islami, la plus importante formation islamique du pays, soit condamné à mort à l'issue de son procès.

La colère d'une partie de l'opinion a été alimentée par des blogueurs et des militants qui ont appelé sur Facebook et d'autres réseaux sociaux à de grandes manifestations.

La foule de 100.000 personnes qui s'est massée vendredi sur l'avenue Shahbag, composée essentiellement de jeunes, a nettement surclassé les rassemblements de 10.000 personnes des jours précédants.

Nombre de participants ont baptisé l'avenue Shahbag la "place Tahrir du Bangladesh", allusion à la place où se rassemblaient quotidiennement les manifestants égyptiens qui ont obtenu début 2011 la chute du président Hosni Moubarak. (Ani Ahmed, Eric Faye pour le service français, édité par Gilles Trequesser)