BERLIN (Reuters) - Le gouvernement allemand va préparer un projet de loi visant à protéger les personnes handicapées ou souffrant de comorbidités dans les cas où les hôpitaux seraient contraints de faire un tri entre les patients face à une vague épidémique.

Cette mesure annoncée par le ministre de la Justice, Marco Buschmann, découle d'une décision rendue mardi par la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, qui a estimé que l'absence de dispositions gouvernementales permettant de garantir un traitement équitable des personnes handicapées violait la Constitution du pays, laquelle stipule que les personnes handicapées ne peuvent faire l'objet de discriminations.

Selon la décision de la justice allemande, les législateurs doivent agir "sans délai" pour définir des critères juridiquement contraignants afin de protéger les personnes vulnérables.

Le tribunal de Karlsruhe avait été saidi par neuf personnes handicapées et souffrant de comorbidités, alors que le système hospitalier allemand est proche de la saturation dans certaines régions en raison de l'épidémie de COVID-19.

Les directives des organisations médicales allemandes, dont l'association DIVI des urgentistes, identifient la probabilité de survie comme le principal critère de tri des patients.

Le ministre allemand de la Santé, Karl Lauterbach, s'est félicité de la décision du tribunal. "Les personnes handicapées ont besoin de la protection de l'Etat plus que n'importe qui d'autre. En particulier dans le cas du triage", a-t-il écrit sur Twitter. "Maintenant, il s'agit d'empêcher une situation de triage grâce à des mesures efficaces de protection et à la vaccination", a-t-il souligné.

Le nombre de cas confirmés de contamination par le coronavirus en Allemagne a grimpé mardi à 7.026.369, soit 21.080 cas de plus que la veille, selon les données de l'Institut Robert-Koch (RKI) pour les maladies infectieuses.

L'Allemagne a signalé 3.218 nouveaux cas d'Omicron, soit 45% de plus que la veille, ce qui porte le total à 10.443 infections, d'après RKI.

Selon l'Institut Robert-Koch, 19% des lits de soins intensifs pour adultes étaient occupés mardi par des patients atteints du COVID-19.

(Reportage Ursula Knapp; version française Anait Miridzhanian, édité par Jean-Stéphane Brosse)