par David Milliken

L'économie britannique, entrée en récession au deuxième trimestre 2008, reste le seul pays du G7, qui regroupe les sept pays les plus industrialisés du monde, à ne pas en être officiellement sorti, sa contraction s'étant poursuivie au troisième trimestre 2009 alors que les autres économies du groupe renouaient avec l'expansion.

Une reprise de la croissance serait une bonne nouvelle pour le Premier ministre Gordon Brown, dont le parti travailliste est nettement distancé par l'opposition conservatrice dans les sondages avant les élections qui auront lieu au plus tard en juin.

Reste à voir si cela sera suffisant pour restaurer la confiance de l'opinion publique.

"Je suis convaincu que l'économie britannique est en train de sortir de la récession, mais des contraintes dangereuses au niveau mondial demeurent (...) qui suggèrent que le monde et l'économie britannique restent fragiles et que les autorités politiques du monde entier et du Royaume-Uni doivent rester vigilantes", a déclaré lundi Gordon Brown lors d'une conférence de presse.

DE NOMBREUSES DIFFICULTÉS DEMEURENT

Les 35 économistes interrogés par Reuters s'attendent en moyenne à ce que le produit intérieur brut (PIB) britannique ait crû de 0,4% entre octobre et décembre. Et aucun d'entre eux n'anticipe une nouvelle contraction économique au cours des trois derniers mois de 2009.

Le PIB s'était contracté de 0,2% au troisième trimestre après une baisse de 0,7% au deuxième.

Les économistes sont en revanche relativement partagés sur la vigueur de la britannique puisque leurs estimations de croissance varient de 0,2 à 0,9% pour le quatrième trimestre, et de 0,3 à 2,2% pour l'ensemble de 2010, soit une moyenne de 1,2%.

"Je serais étonné si (l'économie du) Royaume-Uni n'a pas progressé au quatrième trimestre de 2009 et (si ce n'est pas le cas) je devrais sérieusement renoncer à faire des prévisions et de l'analyse économique", explique Howard Archer, chef économiste chez IHS Global Insight.

La Grande-Bretagne sera le premier grand pays industrialisé à annoncer les chiffres de son produit intérieur brut (PIB) pour le quatrième trimestre 2009.

L'ampleur de la reprise britannique pourrait donc donner le ton pour les autres pays du G7, en particulier pour la zone euro dont la Grande- Bretagne est l'un des principaux partenaires commerciaux derrière les Etats-Unis.

Néanmoins, indépendamment de la manière dont l'économie britannique a évolué en fin d'année, 2010 s'annonce encore marquée par de nombreuses difficultés.

Celles-ci comprennent notamment la hausse de la taxe sur la valeur ajoutée, la nécessité d'un resserrement budgétaire important peu après les élections et une possible hausse des taux d'intérêts de la Banque d'Angleterre (BoE), qui sont actuellement à un plus bas historique de 0,5%.

Version française Alexandre Boksenbaum-Granier, édité par Marc Angrand