PARIS, 14 octobre (Reuters) - Le parquet de Paris a requis le renvoi en correctionnelle de deux anciens dirigeants de l'entreprise Spanghero et de deux négociants néerlandais dans l'enquête sur la viande de cheval vendue comme du boeuf, a-t-on appris de vendredi de source judiciaire.

Cette affaire avait provoqué un scandale alimentaire en France et dans plusieurs pays d'Europe au début de l'année 2013.

Dans ses réquisitions, le parquet de Paris demande le renvoi en procès de l'ancien dirigeant de fait de l'entreprise, Jacques Poujol, et de l'ancien directeur du site, Patrice Monguillon, notamment pour escroquerie en bande organisée et tromperies aggravées.

Sont également visés deux négociants néerlandais, Johannes Fasen et Hendricus Windmeijer, a-t-on précisé de même source.

Il appartient au juge d'instruction de suivre ou de ne pas suivre les réquisitions du parquet.

L'escroquerie en bande organisée est l'une des plus lourdes peines encourues pour un délit, soit dix ans de prison et unmillion d'euros d'amende.

La société Spanghero avait été dans la ligne de mire du gouvernement dès la publication des premiers résultats de l'enquête, en février 2013.

Le ministre de la Consommation de l'époque, Benoît Hamon, a assuré que la société "savait qu'elle étiquetait 'b÷uf' de la viande chevaline". Spanghero s'est rendue coupable d'une "tromperie économique" et sera poursuivie, avait-il ajouté, promettant "d'assainir la filière".

Le gouvernement estimait que 750 tonnes de viande avaient été commercialisées sur plusieurs mois, le profit pour Spanghero s'élevant à 550.000 euros.

L'entreprise s'était vu retirer immédiatement l'agrément sanitaire qui lui permettait de traiter de la viande.

La viande vendue était passée par l'intermédiaire d'un trader chypriote, puis d'un trader néerlandais avant de parvenir à Spanghero, qui l'avait redirigée vers une usine luxembourgeoise d'un sous-traitant français, selon le gouvernement.

La direction de Spanghero avait affirmé qu'elle n'avait "jamais commandé de la viande de cheval" et qu'elle n'avait "jamais su qu'elle revendait de la viande de cheval", et porté plainte contre X pour tromperie. (Gérard Bon, édité par Sophie Louet)