ROME, 29 novembre (Reuters) - L'augmentation par l'Italie de ses dépenses budgétaires ne se traduira pas automatiquement par une augmentation de sa croissance, a déclaré jeudi François Villeroy de Galhau, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE).

"Si les déficits et la dette publics étaient la clé de la croissance, nos deux pays (la France et l'Italie, ndlr) en seraient les champions en Europe", a dit le gouverneur de la Banque de France lors d'un discours à Rome.

"Ce n'est malheureusement pas le cas. À court terme, il n'est pas sûr qu'un déficit accru, s'il s'accompagne globalement d'une prime de risque accrue sur les taux d'intérêt, ait un effet positif sur la croissance."

L'Italie est engagée dans un bras de fer avec Bruxelles autour de son budget 2019 qui enfreint, selon la Commission européenne, les règles communautaires.

Une nouvelle étape a été franchie en vue de l'ouverture formelle d'une procédure disciplinaire à l'encontre de l'Italie pour déficit excessif, a-t-on appris jeudi de source européenne.

"À plus long terme, aucun pays ne peut laisser sa dette publique toujours augmenter", a encore déclaré François Villeroy de Galhau.

"Au-delà du risque d'insolvabilité, il y a là une question d'équité: c'est un fardeau qui se transmet aux générations futures." (Gavin Jones; Patrick Vignal pour le service français)