Wall Street a poursuivi la glissade amorcée jeudi soir après le discours offensif de Barack Obama à l'encontre des banquiers et de leurs groupes de pression qui tentent de bloquer toute réforme du système financier.

Les indices US clôturent au plus bas du jour, de la semaine et de l'année avec des scores de -2,2% pour le ' S&P ' et même -2,7% pour le Nasdaq... et le Dow Jones dévisse de -550Pts en 3 séances, effaçant en 3 séances tous les gains engrangés depuis le tout début de la matinée de la fameuse séance du 9 novembre 2009 (le 'Dow' avait bondi de 10.020 vers 10.225Pts).

Avec une chute globale de -4% en 4 séances, le 'S&P' et le Nasdaq enregistrent la pire performance boursière hebdomadaire depuis la semaine du 26 au 30 octobre 2009, pour le Dow Jones, c'est la pire depuis les deux premières semaines de mars 2009.
La pression baissière débouche sur la cassure de nombreux supports majeurs, dans des volumes soudain supérieurs de 50% à la moyenne du mois de janvier: de lourds dégagements ont affecté le secteur financier (dont les titres chutaient de -3,5% en moyenne vendredi).

Le Président a tenté de rassurer -mais en vain- Wall Street vendredi en faisant savoir ' qu'il avait pleinement confiance dans ce que le président Bernanke a fait pour empêcher l'économie de sombrer '.

Mais c'est son action durant ' l'avant crise ' que de nombreux membres du Congrès -démocrates comme républicains- lui reprochent: c'est un motif qu'ils jugent suffisant pour lui refuser sa reconduction à la tête de la FED.
Le sénateur Russ Feingold estime que ' sous le mandat de Ben Bernanke, la Federal Reserve a laissé se développer des activités financières scandaleusement irresponsables qui ont mené à la pire crise financière depuis 1929 '.

En cas de succès des opposant à Ben Bernanke -très improbable car les 2 chefs de parti du Congrès soutienne sa reconduction- , l'un des noms donnés favoris pour lui succéder serait Donald Kohn, l'actuel vice-président de la FED.

Les banques ont souffert des plus lourds dégagement sectoriels observés depuis la mi-juin 2009: American Express plongeait de -8,5% de 4,4% à 38,6$, en dépit du doublement de son bénéfice (+132%) à 710 millions de dollars au quatrième trimestre. Le bénéfice par action du groupe de services financiers s'est amélioré de 127% pour atteindre 59 cents.
Morgan Stanley affichait -5,25% et le très controversé groupe Goldman Sachs -4,15%, Bank of America -3,75%, JP-Morgan -3,4%.

Côté 'valeurs de croissance', Google dévissait de 5,6% à 550 dollars, malgré une amélioration de 35% de son bénéfice net ajusté, à 2,19 milliards de dollars au quatrième trimestre, soit un bénéfice par action porté à 6,79 dollars, niveau dépassant les prévisions du marché.
Le Nasdaq-100 enregistrait sa plus forte correction depuis fin novembre dans le sillage de Cisco et Intel qui lâchaient -4,4%, d'Apple, Dell et Baidu (-5 à -5,2%), Seagate et Xilinx (-5,5%), KLA Tencor, Lam Research, Marvell Techno (-6,1%), Applied Materials (-7%), Joy Global (-8,2%).

La publication de nombreux trimestriels a donné lieu aà un phénomène de 'ventes de fait accompli': Harley-Davidson plongeait de -7,8% vers 23,6$, sanctionné après la publication de ses comptes trimestriels, marqués par une perte de 147 millions de dollars, à comparer à un bénéfice de 92 millions l'année dernière à la même époque.

Schlumberger chutait de 4,5%, le groupe parapétrolier ayant dévoilé un résultat net trimestriel de 817 millions de dollars, en hausse de 4% en rythme séquentiel mais en contraction de 34% en comparaison annuelle.
Les parapétrolières Nal OIlwell et Halliburton perdaient 4,2% Valero -3,7%, Conoco et Range Resources -3,3%.

Inversement, Intuitive Surgical flambait de +11%, loi devant Johnson Controls qui progressait de 2,25%, après la publication de ses résultats trimestriels marqués par un relèvement de ses objectifs pour son exercice 2009-2010: il table désormais sur un bénéfice par action compris entre 1,7 et 1,75 dollar.

General Electric gagnait 0,55% à 16,1$, suite à l'annonce d'un résultat net trimestriel de trois milliards de dollars, en diminution de 22%. Rapporté au nombre d'actions, le bénéfice s'est établi à 28 cents, un peu au dessus de la prévision moyenne du marché.

McDonald's grappillait 0,3%, ayant affiché un bénéfice net de 1,22 milliard de dollars au titre de son quatrième trimestre 2009, en croissance de 23%, soit un bénéfice par action de 1,11 dollar, en amélioration de 28%.
Il faudra surveiller lundi l'évolution des places asistaiques car Hong Kong, Shanghai et Taïwan avaient validé vendredi la cassure de supports moyen terme cruciaux: un phénomène de 'trou d'air' pourrait trahir le dégonflement (contrôlé?) d'une bulle spéculative à l'initiative de la Banque Centrale Chinoise (qui s'inquiète ouvertement de l'envol de 95% du crédit en 2009).

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