L'alerte a été chaude à Wall Street mais au final, les indices US se contentent simplement de reperdre ce qu'ils avaient gagné la veille et le bilan de cette semaine écourtée est pour l'instant équilibré.
Compte tenu de l'envol de +1,5% du Dollar face à l'Euro (et de +3% en une semaine) la solidité des valeurs américaines (et des exportatrices en particulier) tient du miracle.
Le Dow Jones qui chute de -1,8% en matinée limite se repli à -1,15%, le Nasdaq est remonté de -2,2% vers -1,25% et le 'S&P' cède tout juste -1%.

Les acheteurs considèrent peut être que le durcissement annoncé des conditions de crédit en Chine en 2010 n'ont que des conséquences lointaines sur l'économie américaine alors que l'élection du candidat Républicain Scott Brown dans le fief bostonien des Kennedy marque un basculement politique majeur dont Wall Street ne peut que se réjouir.

Les marchés US avaient pourtant accusé le coup suite à l'annonce de la banque centrale chinoise d'une limitation de l'expansion du crédit bancaire en 2010, de façon à ce que le volume se contracte de 20% par rapport à l'année 2009, quand il avait connu une expansion vertigineuse de 95%.

Mais le compartiment bancaire a digéré sans trop d'aigreur les trimestriels peu reluisants de Bank of America (le groupe a accusé une perte nette de 5,2 milliards de dollars sur les trois derniers mois de 2009, sous l'effet des dividendes préférentiels et d'une charge de 4 milliard liée au remboursement du programme TARP).
Bank of America s'offre même le luxe de terminer en hausse de +1,2%... alors que Wells Fargo qui annonce des profits plévés que prévu chutait de -1,4%.
Wells Fargo affiche un résultat net de 2,8 milliards de dollars sur le trimestre écoulé, soit un bénéfice par action de 8 cents, plombé à hauteur de 47 cents par les dividendes préférentiels versés dans le cadre du TARP.

Morgan Stanley cédait 1,6% à 30,5$ suite à un résultat net de 413 millions de dollars, soit un BPA de 14 cents par titre (au lieu de 41Cts hors exceptionnels), grevé par un durcissement du spread de crédit sur des éléments de sa dette.

IBM perdait 2,9% malgré une croissance de 10% de son bénéfice net par action au quatrième trimestre 2009, à 3,59 dollars, dépassant ainsi l'estimation moyenne des analystes. Le groupe informatique table pour 2010 sur un BPA d'au moins 11 dollars.
Peu après la clôture, E-Bay publiait des résultats conformes aux attentes: le titre qui chutait de -4,45% en fin de séance récupérait +0,9% en transactions électroniques (le profit par titre s'établit à 0,44$ contre 0,$ anticipé, le chiffre d'affaire grimpe à 2,37Mds$ et le bénéfice net dépasse légèrement les 1,3Mds$.

Parmi les replis les plus marquants du jour, Exxon reculait de -1,8%, Dell et Qualcomm abandonnaient -2%, News Corp -2,3%, Micron -2,9%, Juniper -3,1%, Monster -3,4%, Halliburton -3,8% (alors que le baril corrigeait de -2% à 77$).

En plus des trimestriels d'entreprises considérés comme décevants, le moral des investisseurs aurait pu être terni par des indicateurs économiques mitigés.

Les permis de construire ont certes vivement progressé en décembre, de 10,9% à 653.000, mais les mises en chantier se sont au contraire réduites de 4% à 557.000 aux Etats-Unis. Raymond James en prévoyait respectivement que 600.000 et 605.000.

L'indice PPI affiche une augmentation de 0,2% le mois dernier, proche du +0,1% attendu par les économistes, après une hausse de 1,8% en novembre. Hors alimentation et énergie, il est resté inchangé en décembre, contre un consensus de -0,1%.

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