(Précision §3, réaction d'Amnesty §6)

WASHINGTON, 6 août (Reuters) - Le gouvernement américain a déclassifié plusieurs documents concernant l'utilisation des drones militaires dont la directive présidentielle à ce sujet, annonce samedi l'Union américaine pour les libertés civiles (Aclu).

La publication par l'Aclu du "Presidential Policy Guidance", ainsi que d'autres documents du département de la Défense, fait suite à une injonction de la justice prise en février dernier, après le dépôt d'un recours de l'Aclu s'appuyant sur le droit à l'information.

Selon ces documents, des frappes contre des "cibles terroristes de haute valeur" peuvent être effectuées "quand il existe une quasi-certitude" que la personne visée est présente, et qu'aucun civil ne sera blessé ou tué. Elles sont, ajoutent les textes, nécessaires pour "atteindre les objectifs de politique américaine".

"Nous saluons la publication de ces documents, en particulier la directive présidentielle qui établit le cadre de la campagne de drones depuis mai 2013", a déclaré Jameel Jaffer, directeur juridique adjoint de l'Aclu, dans un communiqué.

"Cette publication alimentera désormais un débat en cours sur la légalité et la sagesse des politiques de lutte antiterroriste du gouvernement", a-t-il ajouté.

Naureen Shah, directeur d'Amnesty International-USA pour la sécurité et les droits de l'homme, s'est également félicité de cette publication mais a ajouté qu'elle ne levait qu'une partie du voile. "Nous savons extrêmement peu de choses sur les normes qui président aux frappes dites de signature et aux soi-disant frappes de secours, qui recouvrent peut-être des exécutions illégales", a-t-il dit.

Le gouvernement fédéral défend l'usage de drones qu'il juge essentiels pour lutter contre Al Qaïda ou d'autres groupes armés dans des pays comme l'Afghanistan, le Pakistan ou le Yémen. Les frappes de drones tuent parfois des civils, nourrissant la colère des populations.

En avril dernier, Barack Obama a assuré que les modalités d'utilisation des drones étaient constamment réexaminées, en reconnaissant des "critiques légitimes" sur le cadre légal de ces pratiques.

(Lesley Wroughton; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)