(Avec déclarations de Manning)

FORT MEADE, Maryland, 28 février (Reuters) - Le soldat américain Bradley Manning, à l'origine du WikiLeaks, la plus grande fuite de documents classés secrets de l'histoire des Etats-Unis, a plaidé jeudi non coupable de l'accusation d'"aide à l'ennemi".

Ce soldat de 25 ans a comparu devant une juge militaire en vue de son procès devant une cour martiale, qui doit s'ouvrir le 3 juin. Il a plaidé non coupable du chef d'inculpation le plus grave, celui de collusion avec l'ennemi, passible de la prison à vie.

Bradley Manning a en revanche plaidé coupable pour une dizaine de charges moins sérieuses, dont la possession et la diffusion d'informations classés secrètes sur l'Irak et l'Afghanistan, pour lesquelles il risque une peine pouvant aller jusqu'à vingt ans de prison.

"Je pensais que si le grand public (...) avait accès à ces informations (...) cela pourrait provoquer un débat aux Etats-Unis sur le rôle de l'armée et de la politique étrangère en général", a déclaré le soldat.

Emprisonné depuis 1.000 jours, Bradley Manning a lu au juge la déclaration de 35 pages qu'il avait préparée pour sa défense.

"J'avais le sentiment d'accomplir quelque chose qui me permettrait d'être en paix avec ma conscience", a-t-il dit.

Arrêté en mai 2010 alors qu'il travaillait pour les services de renseignement de l'armée américaine en Irak, Bradley Manning est accusé d'avoir rendu publics des centaines de milliers de documents confidentiels, dont des télégrammes diplomatiques et des vidéos de combats, en les transmettant au site WikiLeaks. (Medina Roshan, Tangi Salaün pour le service français)