Luxembourg (awp/ats/reu) - Prélever davantage sur les réserves des établissements bancaires déposées auprès de la Banque centrale européenne (BCE) pourrait se révéler contre-productif, a déclaré lundi Yves Mersch, membre du directoire de la BCE.

Pour tenter de relancer le crédit dans la zone euro, l'institut d'émission applique, depuis plus de deux ans, un taux de dépôt négatif. Cela revient à faire payer aux banques les réserves excédentaires qu'elles déposent auprès de ses guichets.

Yves Mersch a défendu le bien-fondé de cette politique. Il a toutefois reconnu que les taux ne pouvaient pas baisser indéfiniment.

"Il y a une limite basse au niveau où peuvent aller les taux d'intérêt, le point auquel les coûts des taux bas subis par le secteur bancaire surpassent les avantages", a-t-il précisé. "Faire reculer davantage les taux d'intérêt comporterait des risques croissants, car les réactions de tels replis pourraient ne pas être toujours linéaires", a-t-il ajouté.

La politique ultra-accommodante de la BCE est critiquée en particulier en Allemagne, dont les établissements, comme Deutsche Bank, souffrent de ces taux ultra-bas.

Yves Mersch a indiqué que la banque centrale avait conscience de ces difficultés. Mais il a souligné qu'un institut bancaire incapable de surmonter un environnement hostile pendant quelques années ne méritait pas forcément de poursuivre son activité.

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