Bruxelles (awp/afp) - L'inflation a été nulle sur un an en mars dans la zone euro, selon la nouvelle estimation publiée jeudi par l'Office européen de statistiques Eurostat.

Il y a deux semaines, Eurostat avait fait état dans sa première estimation d'une baisse de 0,1% des prix à la consommation en glissement annuel le mois dernier, après un repli de 0,2% en février, toujours sur un an.

Dans l'ensemble de l'UE, l'inflation s'est également établie à 0% en glissement annuel en mars, après un recul de 0,1% en février, a précisé Eurostat dans un communiqué.

Les analystes tablaient, d'après le consensus Factset, sur une confirmation du repli de 0,1% en mars plutôt que le 0% finalement enregistré.

Ce léger redressement du taux annuel est dû à l'impact des prix enregistrés dans les restaurants et cafés (+0,12 point de pourcentage en mars sur un an), à ceux des voyages à forfait (+0,09 point) et des loyers (+0,07 point).

A l'inverse, les carburants pour le transport (-0,60 point), les combustibles liquides (-0,23) et le gaz (-0,10) "ont eu les plus forts impacts à la baisse", est-il souligné dans le communiqué.

"La zone euro est sortie de la déflation en mars malgré un recul plus prononcé de prix de l'énergie sur un an", a commenté Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight, y voyant "une nouvelle plutôt positive pour la Banque centrale européenne (BCE)".

Certes on reste loin de l'objectif de la BCE d'une inflation à "un peu moins de 2%" dans l'union monétaire, a ajouté l'analyste.

Mais, a-t-il poursuivi, "les chances que la BCE puisse éviter davantage de déflation ont augmenté avec le redressement des prix du pétrole brut à environ 44 dollars le baril (comparé à 27 USD en janvier, un plus bas depuis 12 ans) et le raffermissement récent des prix de toutes les matières premières".

En mars, comparé au même mois de 2015, les prix de l'énergie ont reculé de 8,7% dans la zone euro, après un repli de 8,1% en février. Ce secteur reste le grand frein à la progression des prix.

Parmi les grandes économies de l'UE, le Royaume-Uni a vu ses prix à la consommation progresser de 0,5% en mars sur un an, alors que l'Allemagne (+0,1%) et la France (-0,1%) se situent davantage dans la moyenne.

Les taux en glissement annuel les plus élevés ont été enregistrés en Belgique (+1,6%), en Suède (+1,2%) et à Malte (+1%). Pour quinze des 28 pays membres de l'UE, les taux se sont avérés négatifs, le plus faible de tous concernant la Roumanie (-2,4%).

afp/rp