En Angleterre, le PIB du pays pour le deuxième trimestre est ressorti en baisse de 0.7%, très en deçà des attentes des analystes qui tablaient sur un recul de 0.2%. Le Royaume-Uni confirme donc sa 2ème phase de récession (deux trimestres consécutifs de recul du PIB) en 4 ans. Rappelons que le PIB a commencé à se contracter au 4ème trimestre 2011 (-0.4%) puis a enchainé avec une baisse de 0.3% au second. Les économistes parlent de « statistiques effroyables », de « performances très décevantes et très inquiétantes ». Les réformes budgétaires semble donc impacter fortement l’économie.

Heureusement, la politique monétaire très accommodante mise en place par la banque centrale d’Angleterre assure une liquidé abondante aux banques et permet à l’Etat britannique de financer sa dette à des taux raisonnables.


Même l’Allemagne semble rattrapée par la crise de la dette en zone Euro. En effet, la note de sa dette publique a été abaissée par l’influente agence de notation américaine Moody’s. La perspective d’évolution est maintenant négative. Les craintes concernant les fonds engagés pour l’aide au pays en difficulté pèsent négativement sur le pays selon l’agence.
Le récent rapport écrit par la banque centrale allemande n’est guère plus optimiste. Il vise une croissance modérée pour le deuxième trimestre et l’avenir semble moins solide qu’espéré : « La perspective d’une poursuite de l’expansion économique est marquée d’une grande incertitude »  souligne le rapport.

Toujours en Allemagne, l’indice IFO sur le climat des affaires est ressorti en recul pour le 3ème mois consécutif à 103.3 contre un consensus à 104.8 et 105.2 le mois précédent. Les acteurs du secteur manufacturier restent très prudents. En revanche, l’indice du secteur de la construction repart en légère hausse après sa forte chute du début d’année.

En revanche, en raison d’une politique budgétaire très rigoureuse, l’Allemagne devrait rester le maillon fort de l’Europe. Il semble que les cours des Bunds soient très bas, tirant profit des incertitudes en Europe du Sud.

 
En Espagne et en Italie, les chiffres de l’emploi sont catastrophiques avec des taux de chômage de respectivement 25% et 10.8%. Les rendements sur les taux obligataires plombent un peu plus les finances des Etats qui font face à des récessions importantes en raison de plans de rigueur drastiques. Ainsi, en Espagne, la croissance ne devrait revenir qu’en 2014 et en Italie, l’activité repartira timidement en 2013, après un recul de 1.2% du PIB en 2012. Les équilibres budgétaires seront donc très difficiles à atteindre.


Concernant la Grèce, il semble que le pays soit en mesure d’appliquer la coupe budgétaire de 11.5 milliards, condition nécessaire pour recevoir la nouvelle tranche d’aide. Plus largement, le pays peine toujours à appliquer le programme de privatisation concernant 28 entreprises publiques pour 15 milliards d’euros jusqu’en 2015, à cause notamment d'un secteur public très ancré dans les mœurs du pays (40% de la richesse nationale, avec plus de 785 000 salariés).

De plus, les plans de rigueur très violents plongent le pays dans une profonde récession (recul du PIB de plus 7% pour 2012, après 4 années consécutives de baisse). Citigroup estime à 90% la probabilité que la Grèce quitte la zone Euro d’ici 12 à 18 mois.


 
Malgré la conjoncture économique très dégradée en Europe, l’hypothèse d’une aggravation de la crise de la dette et du risque systémique dans la zone Euro s’éloigne car la BCE demeure prête à intervenir en faisant tout son possible pour assurer la pérennité de l’Euro.

Pour le court et moyen terme, des filets de sécurité sont donc mis en place. Le fait que la BCE montre sa volonté de soutenir chaque pays en difficulté soulage les marchés. En revanche, il faudra se montrer prudent ces prochains jours, car en cas de déception, la sanction pourrait être sévère, les investisseurs attendant beaucoup des banques centrales. Pour une poursuite du rallye haussier, des décisions franches devront être prises après toutes les annonces (rachat de dettes –sur le marché primaire pour le FESF, sur le marché secondaire pour la BCE, baisse des taux, fournir des liquidités aux banques, LTRO dans le meilleur des cas…).

 
A suivre : -mercredi : réunion du Comité de la politique monétaire de la Réserve fédérale.
                -jeudi : conseil de la politique monétaire de la BCE.