Le Wall Street Journal tente de décrypter les fondamentaux de Chesapeake Energy, principal producteur indépendant de gaz naturel, mais aussi la société la plus active en matière de forage de nouveaux puits aux Etats-Unis. Seul problème : les prix du gaz ne cessent de dégringoler, faisant de cette ressource naturelle la moins rentable du marché. Depuis juillet 2008, l'action Chesapeake a ainsi dévissé de plus de 65%.

Chesapeake aurait ainsi « toujours vécu au-dessus de ses moyens », assure le quotidien. En témoigne par l'absurde l'acquisition par le conseil d'administration d'une collection de cartes datant de l'Antiquité pour la somme faramineuse de 12,1 millions de dollars, cartes appartenant au directeur général de la société...

Dans ce contexte, pourquoi s'intéresser à ce titre ? Carl Icahn, homme d'affaires réputé pour son flair et son acharnement à valoriser ses actifs, serait-il devenu fou ? Depuis le début de l'année, Icahn est en effet l'actionnaire à avoir acheté le plus d'actions Chesapeake. Il est aujourd'hui à la tête d'une participation de 2,5%, évaluée à 369 millions de dollars.

De fait, notre activiste semble d'abord parier sur un rebond significatif des prix du gaz, d'autant que l'hiver s'annonce long et rigoureux de l'autre côté de l'Atlantique. A y regarder de plus près, le Wall Street Journal suggère que Carl Icahn a d'autres intentions, notamment celle de faire pression sur Chesapeake pour qu'il réfrène son développement tous azimuts et sans discernement.

En combinant hausse des prix du gaz et meilleure gestion, son investissement pourrait alors s'avérer rentable. A la mi-novembre, une opération a d'ailleurs dû lui faire plaisir : l'achat par le chinois CNOOC de 33,3% d'un champ gazier appartenant à Chesapeake au Texas pour 1 milliard de dollars. On peut parier qu'Icahn n'est pas pour rien dans cette juteuse transaction...