Carlos Slim pointe « l'exubérance irrationnelle » dont a fait preuve Alan Greenspan, prédécesseur de Ben Bernanke à la tête de la Fed. « Arrivèrent alors une série de politiques excessives, agressives et laxistes, monétaires, fiscales, avec pour résultat de faire monter hors de toute proportion cette crise en voie de correction et de conduire à ce que nous visons aujourd'hui ». Ce qui le pousse aujourd'hui à plaider en faveur d'un « changement de modèle économique », mais en se gardant bien d'en préciser la nature.

« Le grand épicentre est la grande crise dans les institutions financières en raison des excès, des grands excès qu'ils ont commis dans leurs politiques libérales et néo-libérales en dehors de tout sentiment de prudence », a lancé Carlos Slim. Il ajoute que la principale responsabilité en incombe « principalement au gouvernement des Etats-Unis », dont « le manque de régulation et de supervision » nécessitent aujourd'hui « une révision structurelle » du système financier.

Investissements en baisse au Mexique en 2009
Peut être que Timothy Geithner, nouveau secrétaire au Trésor, répondra aux vœux de Carlos Slim en dévoilant les contours du nouveau plan de soutien au système financier américain.

L'administration Obama devrait retenir le principe d'une bad bank, où seraient logés les actifs toxiques des établissements d'outre-Atlantique. La Maison blanche pourrait être tentée de faire appel aux investisseurs privés (fonds spéculatifs, sociétés de capital-investissement) pour financer ce schéma. Certaines banques en danger (Bank of America ou Citi) pourraient par ailleurs faire l'objet d'une nouvelle recapitalisation.

Au cours du Forum de Mexico, celui qui possède la 2ème fortune mondiale a également livré ses prévisions (moroses) pour l'année en cours : « L'emploi va chuter en raison de faillites d'entreprises petites, moyennes et grandes ». C'est avec prudence qu'il a annoncé, le mois dernier, qu'il allait réduire « substantiellement » ses investissements dans son pays d'origine cette année.

Le PIB du Mexique devrait reculer. Carlos Slim avait investi près de 880 millions de dollars dans ce pays l'an dernier.