Entre 1991 et 2000, Scott Bessent était le responsable du bureau londonien de Soros Fund Management (SFM), et il a donc pu voir à l’œuvre son mentor lors de son assaut sur la livre sterling, qui lui a rapporté 1 milliard de dollars en une seule nuit. Ensuite, il est parti volé de ses propres ailes et a notamment fondé le hedge fund KeySquare.

« Fin août, j’ai été approché par George Soros et ses fils pour un entretien concernant ma vision du rôle d’un responsable des investissements au sein de leur entreprise familiale, SFM. Cette semaine, ils m’ont officiellement proposé le poste, que j’ai accepté ». Par ces quelques mots, il a scellé son aventure personnelle pour rejoindre Soros et son portefeuille de 25 milliards de dollars, qu’il sera chargé de faire grossir.

Son prédécesseur, Keith Anderson, a été débarqué en juillet, après un deuxième trimestre jugé insatisfaisant. Le portefeuille dont il avait la responsabilité a en effet perdu 6% sur cette période, notamment parce qu’il a fait l’erreur de vendre or et argent, avant que ces matières premières n’entament un rally boursier sans précédent.

Depuis juillet, il est à noter que SFM n’est plus un hedge fund, mais une entreprise familiale, un changement de statut qui va permettre à Scott Bessent de ne plus se trouver sous l’œil acéré des autorités de régulation, particulièrement attentives aux moindres faits et gestes des fonds alternatifs. Il n’aura par exemple plus à faire enregistrer ses transactions par la SEC ni à se conformer aux contraignants standards du reporting.

Le principal architecte de cette transformation, le fils aîné du milliardaire d’origine hongroise, Jonathan Soros, ne conduira donc plus les affaires quotidiennes de SFM. Il a été « libéré » de cette mission par son père, qui l’a nommé à la tête de sa riche fondation. Pour sa part, George Soros reste président du fonds qui porte son nom.