BUDAPEST, 7 mai (Reuters) - La priorité du nouveau gouvernement hongrois sera de préserver la sécurité et la culture chrétienne de la Hongrie, a déclaré lundi Viktor Orban, chargé par le président Janos Ader de former la nouvelle équipe gouvernementale après la large victoire de son parti Fidesz aux élections législatives du 8 avril.

La nouvelle Diète (Assemblée nationale) tiendra mardi sa séance inaugurale et désignera officiellement Premier ministre Viktor Orban, 54 ans, pour un troisième mandat consécutif de quatre ans.

Le Fidesz détient 133 des 199 sièges dans la nouvelle assemblée, ce qui lui permet de faire adopter même les lois qui requièrent les deux tiers des suffrages des députés, comme celles qui amendent la Constitution.

"La tâche principale du nouveau gouvernement sera de préserver la sécurité et la culture chrétienne de la Hongrie", a dit Viktor Orban lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec le chef de l'Etat.

Dans une interview à la radio publique vendredi dernier, il avait déclaré que son gouvernement construisait "une démocratie chrétienne".

"Une démocratie chrétienne à l'ancienne dont les racines plongent dans la tradition européenne, où la dignité humaine est essentielle et où il y a une séparation des pouvoirs."

"Nous croyons à l'importance de la nation et, en Hongrie, nous ne voulons nous plier à aucune entreprise supranationale, à aucun empire politique", a-t-il souligné.

Viktor Orban accuse de longue date des organisations non gouvernementales (ONG) financées par le milliardaire américain George Soros, lui-même né en Hongrie, de chercher à s'ingérer dans la vie politique hongroise, notamment en apportant activement leur soutien à l'immigration de populations musulmanes.

Son discours nationaliste, hostile au mondialisme et à l'immigration, a été bien accueilli par la population hongroise, comme l'a démontré le résultat des élections du mois d'avril.

Vendredi dernier, Viktor Orban a déjà annoncé un renforcement de la législation en matière d'immigration.

"George Soros dispose d'une armée des ombres travaillant en Hongrie. Nous voulons la démasquer. Nous voulons démontrer que les migrations ne sont pas une question de droits de l'homme mais une question de sécurité nationale", a-t-il dit. (Krisztina Than Guy Kerivel pour le service français)