En juin 2005, Alain de Pouzilhac est brutalement éjecté par le conseil d'administration du groupe publicitaire, qui compte parmi ses membres, quatre proches de Vincent Bolloré. À l'époque, l'homme d'affaires breton venait alors d'acquérir 22% du capital de Havas, dont il se nommera président.

C'est la fin du règne d'Alain de Pouzilhac, alors en poste depuis 1989. Mais Havas voulait remettre en cause la transaction et l'engagement de non-concurrence conclus avec M. de Pouzilhac lors de son éviction en juin 2005. L'accord prévoyait le versement d'une indemnité de 3 millions d'euros pour rupture de contrat, ainsi que 3,4 millions d'euros, versés trimestriellement au titre de sa retraite.

En contrepartie, le publicitaire s'engageait à ne pas démarcher les clients ou les collaborateurs de Havas. En 2006, alors qu'Havas avait déjà versé l'indemnité de 3 millions d'euros, plus 1,1 million d'euros au titre de la clause de non-concurrence, l'assemblée générale des actionnaires dénonce l'accord noué l'été précédent.

Le groupe désormais dirigé par Vincent Bolloré va par la suite multiplier les procédures pour obtenir d'Alain de Pouzilhac le remboursement des sommes qui lui ont été versées. En vain. Le 14 janvier dernier, la Cour d'appel de Paris a finalement tranché en faveur de l'actuel patron de l'Audiovisuel extérieur de la France : Havas est condamné à lui verser le solde des indemnités de non-concurrence.

12ème jugement favorable à Alain de Pouzilhac
Cette décision confirme un jugement du 27 janvier 2009, et « s'ajoute aux onze autres décisions judiciaires rendues ces trois dernières années en faveur d'Alain de Pouzilhac et des autres anciens dirigeants dans le combat judiciaire qui les oppose à Havas », se félicitent les avocats de l'ancien PDG.

De son côté, Havas est allé débaucher Olivier Girardot chez DDB Live, pour lui confier les rênes de Havas Event : cette nouvelle entité regroupera les activités événementielles du groupe. Censée doubler sa marge brute en deux ans, Havas Event doit permettre à Havas de suivre l'annonceur du début à la fin de sa campagne de communication (La Tribune, 19/01).