* Pour un portrait de Xavier Niel :

* Pour une analyse des offres attendues :

PARIS, 13 décembre (Reuters) - A l'approche du lancement du nouvel opérateur français de téléphonie Free Mobile , d'ici le 12 janvier 2012, voici une chronologie rappelant les principaux développements qui ont mené à cet événement.

2011 - Concurrence accrue

Mi-décembre, la date exacte du lancement de Free Mobile et les modalités des offres à venir restent secrètes.

L'opérateur passe un cap crucial en obtenant le feu vert de l'Arcep, le régulateur français des télécoms ayant confirmé que le quatrième entrant respectait bien ses engagements de couverture de réseau. (voir )

Tout au courant de l'année 2011, l'arrivée prochaine de Free Mobile sur le marché pousse les concurrents en place à multiplier les offensives commerciales allant dans le sens d'une baisse des prix.

Des offres "low cost" qui misent sur un modèle de vente et de service exclusivement sur internet font leur apparition : France Télécom lance "Sosh", SFR dévoile "Red" et Bouygues mise sur "B&You".

Les opérateurs révisent à la baisse au moins une partie de leur grille tarifaire et alternent les innovations technologiques avec le lancement de nouvelles box. Les innovations commerciales, comme le "quadruple play" -fixe, internet, télévision et mobile- sont rapidement dupliquées.

L'Arcep, le régulateur français des télécoms, dit s'attendre à mi-année à une concurrence toujours accrue et une nouvelle baisse des prix du mobile.

"On a dit en 2008 que si on vient sur le mobile, on vient pour diviser les prix par deux. Nos concurrent ont fait baisser les prix de 10%. On a encore de la marge !", déclare Xavier Niel, président et fondateur de Free, début septembre lors d'une conférence, en réponse aux initiatives de ses concurrents.

2010 - L'année du déploiement

Iliad fait des points réguliers tout au long de l'année sur le déploiement de son réseau mobile en propre et indique à chaque fois que tout se déroule sans embûche.

Le groupe passe un cap important en mars, lorsqu'il annonce avoir signé avec Orange un accord d'itinérance sur ses réseaux de deuxième et troisième générations (2G et 3G). C'est l'accord qui permettra à Free Mobile d'offrir un accès au réseau sur l'ensemble du territoire, en ne couvrant dans un premier temps que le quart de la France avec ses propres antennes.

Des pressions concurrentielles déjà vives se font sentir dans le secteur. Plus d'un an après le premier "quadruple play" français, lancé par Bouygues en mai 2009, l'opérateur historique Orange obtient en juin 2010 l'autorisation de lancer une offre de ce type, jusque là jugée risquée par l'Autorité de la concurrence.

2009 - Free obtient la 4e licence

Après plusieurs mois de débat sur les modalités et le prix de la quatrième licence, l'Arcep ouvre les enchères pour une deuxième fois au mois d'août. Le prix est réduit à 240 millions, ce qui suscite l'ire des détenteurs des trois licences existantes.

France Télécom et SFR déclarent qu'ils porteront plainte auprès des autorités européennes. A l'automne, Bouygues affirme avoir déposé deux recours auprès du conseil d'État visant notamment le prix de la licence, tandis que SFR confirme avoir lui aussi séparément entrepris une démarche similaire.

A l'approche de la date limite de dépôt des candidatures, fixée au 29 octobre, Iliad paraît déjà être le seul candidat dans la course à la quatrième licence après le retrait du duo Numéricable-Virgin et du holding Bolloré.

La décision de l'Arcep tombe à la mi-décembre : Free est bel est bien choisi pour la quatrième licence mobile. Le régulateur français des télécoms aura finalement mis 10 ans pour attribuer, en 2009, une quatrième licence mobile en France.

Free annonce qu'il entend démarrer le déploiement de son réseau en propre dès les premiers jours de 2010.

2006-2007 - L'idée d'un 4e opérateur refait surface

L'idée d'une quatrième licence refait surface en 2006, lorsque l'Arcep ouvre une consulation publique sur cette possibilité.

Plusieurs candidats potentiels expriment leur intérêt, selon le régulateur, qui ouvrira donc des enchères une première fois en novembre 2006.

A la date limite de dépôts des candidatures (juillet 2007), le seul dossier remis est celui d'Iliad.

Mais la candidature du groupe de Xavier Niel est jugée non-recevable quelques mois plus tard, car le propriétaire de la marque Free propose de payer le prix de la licence, fixé à 619 millions d'euros, en plusieurs versements échelonnés, ce qui est contraire aux critères alors fixés.

1999-2002 - L'attribution des 3 premières licences

Le gouvernement français déclare en 1999 son intention d'attribuer quatre licences mobiles 3G. Il fixe le prix des enchères à 4,95 milliards d'euros.

Plusieurs candidats potentiels se retirent, parmi lesquels Bouygues et Telefonica, estimant que le prix de la licence est trop élevé.

A la date limite du dépôt des dossiers, seuls deux candidats se manifestent: France Télécom et SFR, qui obtiendront tous deux des licences en 2001.

L'Arcep déclare alors qu'une deuxième phase d'enchères aura lieu afin d'attribuer les deux licences restantes. Le régulateur des télécoms n'exclut pas d'échelonner les paiements pour alléger le poids financier de la licence.

Lors de la seconde phase d'enchères, seul Bouygues Telecom dépose un dossier. Une troisième licence 3G lui est attribuée en 2002 pour 619 millions d'euros.

Le gouvernement réduit alors le solde des paiements dûs par France Télécom et SFR afin de ramener à niveau le montant de leurs licences. (Marie Mawad et Leila Abboud, édité par Julien Ponthus)

Valeurs citées dans l'article : BOUYGUES, VIVENDI, BOLLORE, ILIAD, Telefonica SA, FRANCE TELECOM