(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi, soutenues par la publication d'indicateurs jugés rassurants et la hausse des valeurs minières, dans l'attente de nouvelles statistiques cette semaine qui pourraient confirmer la perspective d'une pause tant espérée des hausses de taux.

À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,89% à 7.390,28 points. Le Footsie britannique a fini sur un gain de 0,57% et le Dax allemand de 0,37%.

L'indice phare de la Bourse de Paris a touché mardi un record historique en séance à 7.403,67 points.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 0,55%, le FTSEurofirst 300 0,57% et le Stoxx 600 0,62%.

La publication mardi d'une série d'indicateurs économiques bien accueillis a stimulé l'appétit pour le risque au retour du long week-end de Pâques, ainsi que l'espoir de voir une pause ou au moins une modération dans la remontée des taux d'intérêt des banques centrales.

En Europe, le marché évalue à 80% la probabilité d'une hausse des taux de 25 points de base lors de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) en mai et à seulement 20% la possibilité d'un relèvement de 50 points de base.

Aux Etats-Unis, la plupart des opérateurs parient également sur une hausse des taux de 25 points par la Réserve fédérale américaine (Fed) le mois prochain, et l'espoir d'une fin du cycle de resserrement plus tard en 2023 soulage les investisseurs, même si le rythme des créations d'emplois en mars reste soutenu sur le marché américain.

Plusieurs indicateurs attendus cette semaine, notamment les données sur les prix à la consommation et à la production aux États-Unis et l'inflation en Allemagne, devraient permettre de confirmer ou d'infirmer cet espoir.

"Tout le monde essaie de savoir si le processus de désinflation reprend et si cela complique l'action de la Fed", a dit Edward Moya, analyste principal de marché chez OANDA.

En attendant, l'enquête de l'institut Sentix publiée mardi a montré que la confiance des investisseurs dans la zone euro s'est améliorée depuis le début du mois d'avril, avec un indice de -8,7 contre -11,1 en mars.

Au programme des indicateurs, les ventes au détail dans la zone euro ont fléchi en février de 0,8% sur un mois, comme prévu par le consensus Reuters, et de 3,0% sur un an, un signe que le durcissement monétaire pour freiner la demande porte ses fruits.

Le Fonds monétaire international (FMI) a en outre relevé sa prévision d'inflation mondiale sous-jacente pour 2023 à 5,1%, contre 4,5% prévu en janvier, arguant que la hausse des prix n'a pas encore touché un pic dans de nombreux pays malgré le recul des prix de l'énergie et des denrées alimentaires.

VALEURS

Parmi les grands compartiments de la cote européenne, les ressources de base (+3,63%), tirées notamment par ArcelorMittal (+4,39%), la dépréciation du dollar ayant contribué à l'augmentation des prix des métaux de base et des métaux précieux, et l'automobile (+1,83%), ont affiché les deux plus fortes progressions du Stoxx 600.

Dans l'actualité des entreprises, Accor a fini en hausse de 1,1% à la faveur du relèvement de la recommandation de Morgan Stanley à "surpondérer", tandis que Soitec, une des meilleures performances du SBF 120, a bondi de 5,2% après une actualisation de ses prévisions pour 2024.

A Zurich, UBS a pris 1,07% après le relèvement de son objectif de cours par JP Morgan, le jour d'un débat au Parlement helvétique sur les conditions du sauvetage de Credit Suisse (+0,92%) par son grand rival.

Glencore a avancé de 3,2% alors que son directeur général doit rencontrer personnellement jeudi à Toronto des actionnaires du groupe canadien Teck Resources que le géant anglo-suisse veut racheter.

Côté baisse, la compagnie aérienne scandinave SAS a plongé de 9,5% dans la crainte d'une sortie de la Bourse après son placement sous la protection de la loi sur les faillites aux Etats-Unis.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones prenait 0,09%, et le Standard & Poor's 500 0,04%, tandis que le Nasdaq perdait 0,31%, dans un contexte de prudence à l'égard du risque et, par conséquent, du secteur technologique, avant la publication des chiffres de l'inflation.

CHANGES

Sur le marché des changes, l'"indice dollar", qui mesure les variations du billet vert face à un panier de devises, est passé en territoire positif après avoir reculé plus tôt dans la journée dans l'attente des données sur l'inflation américaine prévues mercredi.

L'euro remonte de 0,46% à 1,0914 dollar.

TAUX

En zone euro, les rendements obligataires de la zone euro ont fortement augmenté mardi: ceux du Bund allemand à dix ans ont gagné plus de 11 points de base à 2,299%, tandis que son équivalent à deux ans s'est octroyé plus de 15 points de base à 4,053%, rattrapant la hausse enregistrée vendredi et lundi par les taux américains à la suite de la publication des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis et après deux séances de pause des marchés en Europe en raison du week-end de Pâques.

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans progresse pour sa part de 3 points de base à 3,4431% et son équivalent à deux ans de 5 points de base à 4,0579.

PÉTROLE

Les cours du pétrole progressent mardi, soutenus par la faiblesse du dollar, qui rend le brut moins cher pour les acheteurs détenant d'autres devises, et par les espoirs que la Fed pourrait bientôt relâcher son resserrement monétaire, bien que des inquiétudes subsistent sur la demande chinoise.

Le Brent avance de 1,45% à 85,4 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 2,07% à 81,39 dollars.

(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Jean-Stéphane Brosse)

par Diana Mandia