par Philip Blenkinsop

Mischael Modrihamen, qui représente quelque 2.300 investisseurs, a expliqué lors d'une conférence de presse avoir l'intention d'engager une procédure au la semaine prochaine devant la justice commerciale belge, contre les Etats belge et néerlandais mais peut-être aussi contre BNP Paribas, censé reprendre une partie des actifs de Fortis.

Ses clients réclament l'annulation de la reprise des activités néerlandaises de Fortis par l'Etat pour 17,8 milliards d'euros et, faute de l'obtenir, ils demandent une indemnisation de quatre euros par action.

Parallèlement, ils souhaitent que la justice annule le rachat par la Belgique de Fortis Bank Belgium, ou leur accorde une compensation de trois euros par titre.

Dans les deux cas, ils demanderont aussi une indemnisation pour préjudice "moral" d'un euro par action.

Ils réclament en outre que l'Etat belge n'obtienne que 25% du capital de Fortis Bank Belgium, au lieu des 49% qui lui sont revenus après une injection de capitaux de 11,2 milliards d'euros réalisée fin septembre.

Modrikamen a précisé que ce type de procédure civile durait généralement neuf à 12 mois, et deux ans en cas de recours en appel.

Il a détaillé trois issues possibles pour le dossier Fortis: une renégociation importante de l'accord avec BNP Paribas, ce qu'il juge improbable; le maintien de l'indépendance de Fortis mais avec une participation importante de l'Etat belge; ou la formation d'un "champion national" belge de la banque qui inclurait des activités de Dexia.

"Dans tous les cas, cela nécessite un dialogue avec les actionnaires", a-t-il ajouté.

Le rapport, attendu début février, d'un comité d'experts désigné par la justice devrait peser lourd dans l'examen des demandes d'indemnisation.

Les actionnaires belges seront appelés à se prononcer sur le projet de reprise partielle par BNP Paribas le 11 février. Les observateurs s'attendent à un rejet massif.

Version française Marc Angrand