Le différend concernant les dommages causés à la surface peinte et à la protection contre la foudre sur les avions de ligne A350 immobilisés au sol par le Qatar a conduit à une guerre publique entre deux des plus grands acteurs de l'aviation et à l'annulation sans précédent de commandes à grande échelle.

L'audience de vendredi dans une division de la Haute Cour est une audience de procédure avant un rare procès d'entreprise prévu pour juin prochain, mais les audiences précédentes ont vu de fréquents affrontements sur le litige principal, dont les réclamations combinées approchent les 2 milliards de dollars.

La dernière confrontation judiciaire intervient alors que la progression de la France jusqu'à la finale de la Coupe du monde au Qatar multiplie les contacts de haut niveau qui étaient auparavant considérés comme l'occasion d'explorer les possibilités d'accord. Jusqu'à présent, il n'y a aucun signe d'un règlement.

Le président français Emmanuel Macron a été accueilli à l'aéroport de Doha à son arrivée pour la demi-finale de mercredi par des officiels, dont le directeur général de Qatar Airways Akbar Al Baker, a rapporté l'agence de presse Qatar News Agency. Il assistera également à la finale de dimanche.

L'accueil par Al Baker en sa qualité de ministre du tourisme est considéré comme un signal que le différend est entre les entreprises plutôt que d'affecter les liens diplomatiques forts, bien que certains diplomates ont dit que la politique pourrait peser sur le résultat.

Reuters a rapporté le mois dernier que le différend avait attiré l'attention des dirigeants français et qataris, qui ont discuté de la question en décembre dernier lors d'une précédente visite de Macron à Doha.

"Chaque fois qu'il y a un contact, il y a une opportunité d'améliorer l'atmosphère", a déclaré une personne familière avec le dossier, bien que d'autres aient averti que les deux parties restent très éloignées.

Qatar Airways affirme que des fissures étendues dans la peinture ont exposé des dommages superficiels plus profonds sur les jets, ce qui l'a poussé à cesser les livraisons. Le régulateur national du Qatar a également progressivement cloué au sol au moins 29 jets pour des raisons de sécurité au cours de l'année dernière.

Airbus a reconnu des problèmes de qualité avec son premier modèle long-courrier mais nie tout risque pour la sécurité et a annulé toutes les nouvelles affaires en cours avec Qatar Airways, qui a augmenté ses achats auprès de son rival Boeing.

On s'attend à ce que l'audience de vendredi se concentre sur le calendrier et la charge de travail de ce qui s'apparente à un procès de divorce d'entreprise. Vendredi, le juge a demandé aux deux parties de circonscrire les problèmes et Airbus a demandé que le procès soit divisé en deux parties.

Les deux parties se querellent également sur les relations avec les régulateurs et l'accès aux documents, Boeing intervenant pour restreindre l'accès de son grand rival aux contrats et aux dossiers de maintenance.