La filiale du groupe européen d'aéronautique et de défense EADS avait prévu entre 520 et 530 livraisons pour 2011, soit une hausse de 4% comparé à 2010, l'urbanisation et la demande dans les pays émergents protégeant les deux grands avionneurs de la faiblesse de l'économie européenne.

De son côté, Boeing a fait état jeudi de 477 livraisons d'avions civils en 2011, contre 426 en 2010. Le groupe américain s'était fixé un objectif de 480 unités. En termes de nouvelles commandes nettes, le total est de 805 pour l'année dernière contre 530 en 2010.

La production des avions de ligne continue de croître, malgré les incertitudes apparues en fin d'année dernière sur la disponibilité des financements, et devrait dépasser le seuil du millier d'appareils au total pour la première fois en 2011.

Le marché des monocouloirs est dominé par Airbus et Boeing, la Chine, la Russie et le Canada, se préparant à les attaquer sur les avions d'un peu plus de 100 passagers d'ici la fin de la décennie.

L'avionneur européen s'est refusé à tout commentaire sur ses performances en 2011 avant l'annonce prévue à l'occasion de ses voeux le 17 janvier.

En termes de livraisons, Airbus fait mieux que son concurrent américain pour la neuvième année de suite, dans un marché des avions de ligne évalué à 4.000 milliards de dollars sur les 20 prochaines années.

Leur rivalité a entraîné le plus important conflit commercial, avec des accusations mutuelles d'aides illégales, les procédures auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) devant atteindre leur apogée cette année.

RYTHME DES LIVRAISONS

Le rythme régulier des livraisons est considéré comme vital pour les deux géants cette année au fur et à mesure que s'accumulent les doutes sur la conjoncture économique et la capacité des compagnies aériennes à financer leurs appareils.

A moins d'une récession mondiale ou d'un éclatement de la zone euro, les 80 à 100 milliards de dollars de financements nécessaires pour les livraisons sont assurés, disent des experts du secteur.

Airbus s'est également adjugé une part plus importante des livraisons que son concurrent américain en 2010 après avoir annoncé l'amélioration de son monocouloir A320 de 150 passagers avec de nouveaux moteurs plus économiques en carburant.

Selon des sources industrielles, l'avionneur européen devrait avoir engrangé largement plus de 1.600 commandes en 2011, réduisant la part de marché de Boeing à son plus bas niveau en 40 ans de rivalité. Airbus a engrangé 1.521 commandes entre janvier et novembre 2011.

Mais le fossé pourrait se réduire à nouveau, Boeing ripostant avec la nouvelle version de son propre monocouloir, le 737.

Le constructeur aéronautique américain revendique en effet plus de 1.000 commandes et engagements pour son 737 MAX, qui est prévu pour entrer en service en 2017.

Les deux groupes vont notamment se battre au premier trimestre pour une commande d'un montant estimé à 16 milliards de dollars portant sur environ 180 avions pour la compagnie américaine United Airlines. Elle pourrait inclure 130 unités de la dernière génération des monocouloirs.

Les deux avionneurs devraient avoir à peu près fait jeu égal en termes de valeurs de commandes, Boeing ayant inscrit un record avec son gros porteur 777.

Cet appareil datant des années 1990 connaît un regain d'intérêt auprès des compagnies, Airbus n'ayant pas réussi à convaincre totalement avec son A350-1000, attendu lui aussi pour 2017.

Si Airbus a mené le jeu sur les monocouloirs pendant l'essentiel de 2011, les analystes estiment que Boeing domine la partie pour bon nombre des plus gros avions.

L'américain a mis en service fin 2011 son 787 Dreamliner, tandis que l'A350-900 d'Airbus est désormais attendu au premier semestre 2014.

Avec Cyril Altmeyer et Karen Jacobs, édité par Marc Angrand

par Tim Hepher