Les représentants des pays clients de l'A400M, plombé par des retards et une inflation de 55% de son budget initial, se réuniront à Berlin avec des dirigeants d'EADS et de sa principale division Airbus, constructeur de l'avion, pour parvenir à un accord sur le financement de ses dépassements de coûts.

"Il est de l'intérêt commun de l'industriel comme des sept pays partenaires de ce programme que nous aboutissions à Istanbul début février (à l'occasion d'une réunion informelle de l'Otan, ndlr), a souligné Hervé Morin à l'issue d'un entretien bilatéral avec son homologue espagnole, Carme Chacon.

"Mais très clairement, même si nous avons été des promoteurs acharnés du programme, nous considérons qu'EADS doit payer une part très significative des surcoûts", a-t-il ajouté.

De son côté, Carme Chacon a expliqué que l'Espagne était consciente des difficultés du programme A400M. "Je suis toutefois extrêmement optimiste sur (l'issue de) la réunion de demain", a-t-elle dit.

Alors que le développement de l'A400M était évalué à environ 20 milliards d'euros lors de son lancement, une étude du cabinet PricewaterhouseCoopers estime à 11 milliards d'euros le montant des investissements supplémentaires nécessaires.

L'étude stipule par ailleurs que les coûts du projet ont été en permanence sous-évalués et qu'EADS était en mesure de supporter jusqu'à 7,6 milliards d'euros de pertes sur l'A400M.

L'enjeu de la négociation vise à déterminer les conditions du partage de la facture. EADS, qui veut préserver son équilibre financier et l'avenir de plusieurs programmes stratégiques, a déjà passé 2,4 milliards d'euros de "provisions A400M" dans ses comptes.

Matthias Blamont, Tim Hepher, Sabine Siebold, avec la contribution de Benoit Van Overstraeten, édité par Jean-Michel Bélot